La France s'immatricule toujours moins

De leur côté, les ventes totales des groupes étrangers ont connu une érosion plus légère, à hauteur de 2,8%.
De leur côté, les ventes totales des groupes étrangers ont connu une érosion plus légère, à hauteur de 2,8%. © Max PPP
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C.C. avec AFP
Le recul des immatriculations au mois de juillet est de 7%. PSA et Renault ont davantage souffert.

Ces nouveaux chiffres n'arrangent pas les affaires des constructeurs automobiles, PSA Peugeot Citroën et Renault en tête. Les immatriculations de voitures neuves ont poursuivi leur chute en France au mois de juillet.

Le recul est de 7% en données brutes à 148.966 unités, malgré deux jours ouvrables de plus qu'en juillet 2011, selon un communiqué du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). A nombre de jours ouvrables comparables, la chute est encore plus nette et atteint 15,5%.

-9% pour PSA et -11% pour Renault

Les deux constructeurs français, pour qui la France est le premier marché, ont plus souffert que leurs concurrents étrangers dans leur ensemble. Les immatriculations de PSA Peugeot Citroën ont reculé de 9,9%. Celles du groupe Renault ont perdu 11,2%, en dépit du doublement des ventes de sa filiale à bas coûts Dacia. Leur part de marché s'élève à 54,6%.

De leur côté, les ventes totales des groupes étrangers ont connu une érosion plus légère, à hauteur de 2,8%. Ils connaissent un sort différent : Fiat, General Motors et Ford ont connu des reculs importants de leurs immatriculations. A l'inverse, celles du coréen Hyundai-Kia ont bondi de 37,4%.

La barre des 2 millions de véhicules

Depuis le début de l'année, les ventes n'ont cessé de reculer, effet d'une conjoncture déprimée et de la suppression de la prime à la casse qui avait soutenu le marché jusqu'au début 2011. Sur les sept premiers mois, le repli est de 13,5% en données brutes, selon le CCFA. Sur l'ensemble de l'année, il maintient sa prévision d'un repli du marché compris entre 8 et 10%, mais un porte-parole a précisé que ce serait "plutôt vers -10%".

Flavien Neuvy, de l'observatoire spécialisé Cetelem, se montre plus pessimiste. Il table sur "un recul légèrement supérieur à 10%". "La barre des deux millions d'immatriculations sur l'année 2012 semble s'éloigner chaque mois un peu plus", commente-t-il. Si elle n'était pas franchie, ce serait une première depuis 1998, selon lui.                

Les véhicules utilitaires en recul

La situation est critique pour PSA qui a plongé dans le rouge au premier semestre, avec une perte nette de 819 millions d'euros contre un bénéfice net de 806 millions un an plus tôt.

Renault a réussi à se maintenir dans le vert mais a vu son bénéfice net fondre de 39% à 746 millions d'euros. Son numéro deux, Carlos Tavares, a aussi averti la semaine dernière, lors de la présentation des résultats semestriels, que "le carnet de commandes du groupe est assez bas". Le plan gouvernemental présenté il y a une semaine et qui privilégie les véhicules électriques et hybrides ne va pas renverser la tendance, avertit Flavien Neuvy. "C'est n'est pas un plan pour soutenir la demande à court terme et ce n'est pas l'objectif affiché", commente l'expert.

Le recul des ventes en France n'explique pas tout. PSA et Renault souffrent de manière plus générale de la morosité des marchés automobiles en Europe, très marquée dans le sud du continent. En Espagne, les ventes de voitures neuves ont encore chuté de 17,2% sur un an le mois dernier. L’Association nationale des fabricants d'automobiles Anfac table sur moins de 700.000 immatriculations sur l'année. Le marché s'était déjà effondré de 17,7% en 2011, retombant à son plus bas niveau depuis 1993.