La FNSEA veut le maintien de l'aide alimentaire

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avec AFP

La FNSEA, premier syndicat agricole en France, a demandé dans une lettre rendue publique lundi le maintien de l'aide alimentaire européenne aux plus démunis, réclamée par les organisations caritatives mais qui est contestée notamment par Berlin et Londres. Cette lettre a été adressée le 27 juillet au ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, mais n'est rendue publique que ce lundi, à la veille d'une réunion de "la dernière chance" mardi à Bruxelles sur ce sujet.

La FNSEA qui apporte son soutien à l'organisation des Restaurants du Coeur  souhaite "voir pérenniser le programme européen d'aide aux plus démunis" (PEAD), écrit-elle. Ce programme permet de distribuer une aide alimentaire à plus de 13 millions de personnes dans 19 des 27 Etats membres de l'Union européenne, tirée théoriquement des stocks européens de la Politique agricole commune. Mais ces deux dernières années, le niveau des stocks était si bas que l'UE a dû le compenser par des versements d'argent pour permettre l'achat de nourriture à destination des banques alimentaires.

A la suite d'une plainte de l'Allemagne, la Cour européenne de Luxembourg a, en avril, estimé que ces achats étaient incompatibles avec la Politique agricole, obligeant la Commission à ramener l'enveloppe pour les années à venir au niveau des stocks existants. Le montant de l'aide devrait ainsi passer de 480 millions d'euros annuels à 113,5 millions d'euros en 2012. Face au tollé suscité par la proposition, la Commission européenne a finalement trouvé un moyen de contourner les objections de la Cour, mais se heurte à la minorité de blocage (sept pays, dont l'Allemagne). Ces derniers jours, plusieurs Etats favorables au maintien du programme à son niveau actuel se sont livrés à un lobbying intense auprès des sceptiques pour tenter d'en convaincre au moins un et de faire ainsi voler en éclats la minorité de blocage, ont expliqué des diplomates.