Qui remplacera Bernard Thibault à la tête de la CGT l'année prochaine ? Cette question agite le syndicat, au point de créer une véritable crise de succession. Bernard Thibault annoncera vendredi devant la commission exécutive de l'organisme qui il souhaite voir prendre sa place. L'actuel secrétaire général, qui ne brigue pas de nouveau mandat, voudrait qu'une femme lui succède, dans un an, au Congrès de Toulouse. Plus facile à dire qu'à imposer.
Au départ, Bernard Thibault pensait à Agnès Naton, 53 ans, qui vient de La Poste. Il penche aujourd'hui plutôt pour Nadine Prigent, 54 ans, ex-infirmière, secrétaire générale de la fédération de la santé. Mais ce choix n'est pas du goût des grosses fédérations de la CGT et d'une bonne partie des unions départementales.
Les grosses fédérations préfèrent un autre candidat
Elles estiment en effet que Nadine Prigent n'a pas le profil, notamment car elle vient du secteur public. Or, la CGT a besoin de s'ouvrir davantage au secteur privé. C'est pourquoi les grosses fédérations lui préfèrent Eric Aubin, 50 ans, chargé des retraites à la CGT et ancien de chez Bouygues.
En quelques mois, le climat s'est dégradé entre Bernard Thibault et lui, et cette rivalité de personnes s'est transformée en véritable crise interne. Pour tenter d'imposer son choix, Bernard Thibault a entrepris une tournée dans toute la France.
Le dernier mot au "parlement"
Vendredi, il va passer l'épreuve devant la commission exécutive, qui est le "gouvernement" de la CGT. Mais le dernier mot appartient au Comité confédéral national, le "parlement" du syndicat, qui se prononcera la semaine prochaine. Si Bernard Thibault est mis en échec à cette occasion, une option qui n'est pas exclue, la crise qui paralyse aujourd'hui la CGT risque de prendre une toute autre ampleur.