L’ours s’invite aux régionales

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2.000 personnes ont manifesté contre la réintroduction de l’ours à Tarbes samedi, veille de scrutin.

"Il y aura de nouveaux lâchers, les décisions seront annoncées après les régionales". Cette phrase prononcée par Chantal Jouanno sur France 3 Midi-Pyrénées en janvier dernier a relancé la bataille entre pro et anti-ours.

Samedi, à la veille du premier tour des élections régionales, les adversaires de la réintroduction du plantigrade dans les Pyrénées ont donc manifesté à Tarbes. Cette "Grande marche des Pyrénées" a été notamment organisée par l'Association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées (Addip) et la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA). Plus de 2.000 manifestants sont partis du parc des expositions vers le centre-ville derrière deux tracteurs et une banderole "oui à l'agriculture, non à l'ours" ouvrant la marche.

"Pour la première fois", la mobilisation peut "fédérer tout ce qui représente la société civile pyrénéenne : des chasseurs, des responsables du tourisme, et bien sûr le monde agricole", a indiqué le président de l'Addip, Philippe Lacube. "L'avenir du tourisme passe par une biodiversité, pas par une réintroduction d'ours", a-t-il estimé, avant de mettre en garde la secrétaire d’Etat : "l'année qui arrive sera une année de combat".

"L'ours est un bouc-émissaire, on lui met tout sur le dos. La question de l'ours détourne l'attention des vrais problèmes de l'agriculture de montagne et sa disparition ne résoudra pas la crise traversée par ce secteur", estime de son côté Alain Reynes, partisan de la réintroduction et directeur de l'association "Pays de l'Ours-Adet". D’après lui, "ce n'est pas la population qui sera dans les rues mais les agriculteurs et les chasseurs".

Véritable serpent de mer, la question agite le massif pyrénéen depuis des années et s’invite cette fois dans la campagne pour les élections régionales. Mais en 2010, année de la biodiversité, Chantal Jouanno prévient : "Je ne suis pas la ministre qui renoncera aux engagements internationaux de la France".

En mai 2006, une manifestation d’anti-ours avait rassemblé plus de 5.000 personnes dans les rues de Bagnères-de-Bigorre rappelle La Dépêche du Midi.