L'emploi fictif du gendre de Bettencourt

Jean-Pierre Meyers, gendre de Liliane Bettencourt, se retrouve à son tour dans la tourmente.
Jean-Pierre Meyers, gendre de Liliane Bettencourt, se retrouve à son tour dans la tourmente. © REUTERS
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Le fisc le soupçonne d'avoir perçu un salaire qui ne se justifiait pas au sein de la holding familiale.

Il était jusqu'ici épargné par les enquêtes sur la famille Bettencourt. Le gendre de Liliane Bettencourt, Jean-Pierre Meyers, se retrouve aujourd'hui dans le collimateur du fisc, qui réclame déjà 77 millions d'euros à sa belle-mère. D'après des informations du JDD, Jean-Pierre Meyers, époux de Françoise Bettencourt-Meyers, est soupçonné d'occuper un emploi fictif au sein de Tethys, la holding qui gère la fortune des Bettencourt.

Son salaire : 88.333 euros net mensuels en 2009 et 83.919 euros en 2009. Une rémunération injustifiée pour l'administration, qui demande donc un redressement fiscal de la holding. En tout, l'ardoise, qui comprend également le salaire de son chauffeur et de sa secrétaire, s'élève à 2,5 millions d'euros.

Jetons de présence

Tethys a été priée par le fisc de "justifier par toute pièce l'activité exercée par Jean-Pierre Meyers". La holding a fourni des "rapports de gestion" et Jean-Pierre Meyers s'est expliqué de manière orale avec les enquêteurs. Il ne semble pas avoir convaincu le fisc, qui juge que Jean-Pierre Meyers n'occupe que des fonctions "d'administrateur et de membre de différents comités", pour lesquelles il reçoit en contrepartie des jetons de présence. Il touche donc déjà une rémunération pour représenter Tethys auprès de L'Oréal et son salaire ne se justifie pas, décrypte le JDD.

Du côté de Jean-Pierre Meyers, on ne souhaite faire "aucun commentaire". "Nous avons répondu aux impôts, le dossier est en cours", a réagi le gendre de la milliardaire.

Cette nouvelle affaire vient s'ajouter aux autres ennuis que les Bettencourt ont avec le fisc. Liliane Bettencourt se voit ainsi réclamer plus de 77 millions d'euros au terme d'un redressement portant sur des comptes à l'étranger et diverses propriétés, dont l'île d'Arros aux Seychelles. Il pourrait bien s'agir de la plus grosse fraude fiscale de ces trente dernières années.