L'avocate du père de Merah en France

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Sandrine Cochard avec AFP , modifié à
Elle doit pour remettre à la justice des vidéos qui auraient été filmées par Mohamed Merah.

La guerre des bandes vidéos aura bien lieu. Me Zahia Mokhtari, l'avocate algérienne du père de Mohamed Merah, doit se rendre le 12 juillet en France pour remettre à la justice française des vidéos qui auraient été filmées par le tueur.

"Etonnée de ce timing"

Cette visite, prévue depuis le début du mois, est aussi une manière de répondre à TF1, quatre jours après la diffusion par la chaîne d'extraits des enregistrements audio entre Mohamed Merah et le Raid dans lesquels il expliquait ses crimes d'un ton posé. Cette diffusion a d'ailleurs valu à TF1 une "mise en garde" du CSA, mardi.

Lundi, au lendemain de la diffusion de ces extraits dans l'émission Sept à huit, Me Zahia Mokhtari, s'était "étonnée de ce timing". "Pourquoi les vidéos ne sont pas apparues plus tôt et pourquoi attendre la semaine où je dois me rendre en France pour les remettre à la justice pour diffuser cette vidéo?" s'est interrogée Me Mokhtari qui a estimé que "des personnes dans l'ombre s'agitaient".

Contradiction entre les vidéos ?

La vidéo diffusée dimanche par TF1 "est une pièce de théâtre pour attirer l'attention et orienter l'opinion publique", accuse Me Zahia Mokhtari. "Il y a une totale contradiction entre ce qui est dit dans la vidéo diffusée par TF1 et les vidéos en notre possession", a-t-elle affirmé à l'AFP.

Selon une transcription de ces vidéos, publiée le 12 juin par un journal algérien, Mohamed Merah aurait affirmé avoir découvert durant le siège de son appartement qu'un homme qu'il croyait être son ami était en réalité un agent des services français qui l'aurait manipulé.

La justice française a décidé mercredi d'ouvrir une information judiciaire pour violation du secret de l'instruction. La police des polices a été chargée de mener une enquête administrative et une enquête pénale sur la diffusion de ces enregistrements.

Mohamed Merah avait été abattu le 22 mars par une unité d'intervention de la police, lors de l'assaut de son appartement. Cette affaire avait mis en lumière les lacunes du contre-espionnage français, critiqué pour n'avoir pas pris au sérieux un homme qui s'était rendu notamment au Pakistan et en Afghanistan.