L'automédication recule en France

Les médicaments contre le rhume font parti de ceux que l'industrie verraient bien muscler le marché de l'automédication. © FRANCOIS DESTOC/MAX PPP
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avec AFP

Les industries du secteur invite les pouvoirs publics à stimuler ce secteur pour faire des économies.

Le marché de l'automédication en France est en recul en 2013 pour la première fois depuis 2009, a indiqué mardi l'Afipa, l'association des industriels du secteur, qui appelle les pouvoirs publics à développer l'automédication comme facteur d'économies. Les ventes de médicaments sans ordonnance sont en baisse de 2,2% sur un an à la fin septembre, à 2,15 milliards d'euros. En 2012, le marché était en hausse en valeur de 3,2% à 2,19 milliards.

"Cela nous inquiète beaucoup. On sent que le marché est un peu stagnant" alors qu'"il y a un potentiel d'économies" budgétaires, a déclaré Daphné Lecomte-Somaggio, déléguée générale de l'Afipa, lors d'une rencontre avec la presse. Elle a relevé une fréquentation en baisse des officines et aussi un "effet crise"."C'est dommage de laisser retomber l'effet automédication qui commençait à se créer", a-t-elle estimé. "Il faut absolument qu'il y ait une réaction et qu'en 2014, le gouvernement prenne la mesure des choses et développe l'automédication", a poursuivi la déléguée générale.

Développer le secteur. L'Afipa souhaite notamment une mise à jour de la liste des pathologies pouvant relever de l'automédication qui est établie par l'autorité de santé (ANSM). Les troubles ORL, gastro-intestinaux et en rhumatologie sont les secteurs les plus à même de participer à l'automédication, selon l'association.

L'Afipa chiffre entre 170 millions et 535 millions d'euros par an l'économie potentielle d'une extension de l'automédication en France à 22 molécules concernant 14 pathologies, déjà en vente libre dans au moins un pays européen.

"Nous nous étonnons que (...) les gouvernements successifs ne pensent pas plus à l'automédication comme premier pas du parcours de soin et surtout comme mesure d'économies potentielles à l'heure où on cherche surtout à diminuer les prix des médicaments", a déclaré Mme Lecomte-Somaggio.

Un marché faible par rapport à l'étranger. La part de l'automédication dans le marché global des médicaments est inférieure à 16% en France contre une moyenne de plus de 23% sur huit grands pays européens, observe l'Afipa. La proportion dépasse 40% en Allemagne.

L'Afipa s'inquiète par ailleurs de la hausse prévue en 2014 de la TVA de 7% à 10% sur les médicaments non remboursables en vente libre, qui devrait se traduire par une augmentation du prix de vente "de 3 à 4%", selon ses estimations. La précédente hausse de TVA de 5,5% à 7% avait été "prise en charge globalement par les industriels et les pharmaciens", selon l'Afipa.