Le gentleman cambrioleur des musées refait parler de lui. Stéphane Breitwieser, surnommé "l'Arsène Lupin des musées", a été interpellé mercredi. Le voleur d’oeuvres d’art compulsif a été mis en examen vendredi pour vol et recel aggravé d’œuvres d'art et incarcéré, après la découverte à son domicile de plusieurs tableaux volés. Il a reconnu une partie des faits qui lui sont reprochés, a précisé le procureur adjoint Claude Palpacuer.
Une perquisition conduite mercredi à son domicile à Marmoutier, en Alsace, a permis de mettre la main sur un véritable trésor : 29 tableaux, des meubles de style, et des dizaines de milliers d'euros en liquide et sur des comptes bancaires, a précisé Jean-Luc Laumont, commandant de la section de recherche de la gendarmerie de Strasbourg, chargée de l'enquête avec l'Office centrale de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC). Parmi les chefs d'oeuvres retrouvés, une huile sur cuivre de l'école de Bruegel recherchée par Interpol.
239 pièces dérobées en 7 ans
Stéphane Breitwieser a été condamné en 2005 à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis. Selon les estimations des enquêteurs, il serait responsable, à lui tout seul, de la moitié des vols commis dans les musées français et européens ces dernières années, notamment un tableau de Cranach L'ancien, estimé à cinq millions de livres. Décrit comme un collectionneur passionné et compulsif, il avait reconnu le vol de 239 d’œuvres d'art dans sept pays européens entre 1995 et 2001.
En 2006, tout juste sorti de prison, le dandy confiait à Libération qu’il "s'inquiétait de son avenir" et expliquait qu’il passait le temps "en faisant le ménage chez ses grands-parents". Il avouait aussi "s'interdire" de musée comme on s’interdit d’une drogue maniaque par peur de craquer à nouveau. Arsène Lupin semble bel et bien avoir récidivé.