Krombach avec une béquille face à la cour

André Bamberski, le père de Kalinka, a assuré ne pas "avoir peur" du second procès de Dieter Krombach.
André Bamberski, le père de Kalinka, a assuré ne pas "avoir peur" du second procès de Dieter Krombach. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Le procès de Dieter Krombach a débuté mardi avec un nouvel examen de la régularité de la procédure.

Le docteur Krombach, appuyé sur une béquille, le pas mal assuré dans ses épaisses tennis blanches, a offert l'image d'un homme diminué physiquement mais à l'attention rarement prise en défaut au fil des six heures d'audience de la première journée de son nouveau procès, pour le meurtre de Kalinka, sa belle-fille, en 1982. Au-delà des impressions, c'est mercredi que la cour en saura un peu plus sur l'état de santé de l'accusé en auditionnant les médecins qui l'ont examiné très récemment.

Leur rapport a été remis aux parties à l'ouverture des débats et André Bamberski, le père de la jeune Kalinka, a levé le voile sur ses conclusions. Les médecins ont conclu "à la parfaite compatibilité entre l'état de Dieter Krombach et sa comparution devant une cour d'assises", a-t-il affirmé à la presse. Ce que n'ont pas contesté les avocats de l'accusé qui continuent toutefois de se dire "inquiets" de sa capacité à défendre.

"Cette fois, je n'ai pas peur"

En avril, le procès avait été renvoyé après quelques jours d'audience. Dieter Krombach avait fait un malaise coronarien en détention. Il avait ensuite été jugé inapte à comparaître au rythme exigé par le calendrier. André Bamberski, qui a traqué le médecin allemand durant trente ans pour obtenir ce procès, ne craint pas un nouveau contretemps : "cette fois, je n'ai pas peur, je ne peux rien garantir, mais je n'ai pas peur", a-t-il assuré avant l'audience.

Dieter Krombach a été récemment transféré de la division hospitalière de la prison de Fresnes à l'hôpital de l'Hôtel-Dieu, voisin du palais de justice, afin de faciliter ses déplacements. Des coussins, une couverture ont été mis à sa disposition dans le box où une traductrice a également pris place à ses côtés. Des pauses sont effectuées environ toutes les deux heures. Autant de précautions destinées à favoriser le bon déroulement du procès jusqu'à son terme, le 21 octobre.

Un général français impliqué dans l'enlèvement de Krombach ?

La défense, qui a passé l'essentiel de la première journée à plaider la nullité de la procédure, espèrait encore obtenir le renvoi des débats. Comme lors du premier procès, ses arguments ont été rejetés mercredi par la cour. Les avocats y avaient ajouté une nouvelle thèse : l'implication d'un général français dans l'enlèvement de Dieter Krombach qui deviendrait ainsi un "crime d'Etat". "A la lecture de la procédure, il n'apparaît pas établi que ce général soit intervenu dans l'enlèvement de Dieter Krombach", a répondu la cour.

Le procès va donc continuer, et les faits vont donc pouvoir commencer à être abordés.