Kerviel saisit les prud'hommes

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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
Il demande une expertise et réclame au passage 4,9 milliards d’euros à la Société Générale.

La contre-attaque. Jérôme Kerviel ne s’avoue pas vaincu. L'ex-trader de la Société Générale, condamné en appel à trois ans de prison ferme et 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts, a fait savoir mardi qu'il avait saisi les prud'hommes. Avec un objectif :  demander une expertise sur les pertes qui lui ont été imputées par son ex-employeur et qu'il doit désormais rembourser. Car, après sa condamnation,  Jérôme Kerviel s'était pourvu en cassation, ce qui suspend sa peine de prison mais pas la sanction civile.

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Pas de volonté de "nuire à l’entreprise". "Nous avons décidé de saisir le conseil des prud'hommes de Paris car j'ai été licencié en 2008 pour faute lourde", a détaillé Jérôme Kerviel sur RTL. Ceci "implique qu'il y ait une volonté de ma part de nuire à l'entreprise, ce qui n'a jamais été le cas et ce qui est établi dans le dossier", a-t-il poursuivi. "J'attends de l'expertise qu'elle démontre qu'il n'y a pas eu de perte", a-t-il ajouté. "Je veux que ce chiffre soit vérifié car je maintiens que ce chiffre n'est pas une perte Kerviel", a insisté l’ancien trader.

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Il ne reviendra pas à la banque. Pour autant, Jérôme Kerviel ne demande pas sa réintégration au sein de la Société Générale. " Je ne souhaite pas revenir dans ce milieu-là", a-t-il précisé. L’ex-trader a souligné qu'il demandait "exactement 4,9 milliards d'euros à la Société Générale", concédant qu'"évidemment, c'est un peu ironique cette demande".

D’autres cartes à jouer. Parallèlement à ce recours devant les prud'hommes et au pourvoi en cassation qui devrait être examiné "dans le courant de l’année", Jérôme Kerviel a fait savoir qu’il travaillait aussi avec ses avocats sur un recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) "si la cassation ne fonctionne pas". Il a par ailleurs annoncé le lancement sur Internet d'une pétition pour interpeller la garde des Sceaux Christiane Taubira en vue de réclamer une révision de son procès.

Pour l’honneur. L'ex-trader a reconnu n'avoir pas eu de contact avec la Société Générale depuis sa condamnation : "C'est hors de question que je négocie. La seule chose qu'il me reste aujourd'hui, c'est mon honneur, et ça ils ne l'auront pas."