Karachi: un proche de Takieddine poursuivi

Abdul Rahman El-Assir, arrêté en Suisse, est un ex-associé de Ziad Takieddine.
Abdul Rahman El-Assir, arrêté en Suisse, est un ex-associé de Ziad Takieddine. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
El-Assir, interpellé en Suisse, aurait servi d'intermédiaire dans des contrats d'armement.

Il était recherché depuis plus de deux ans. Abdul Rahman El-Assir, un homme d'affaires, a été mis en examen le 30 mai dernier après avoir été arrêté dans un hôtel en Suisse, et entendu par les enquêteurs dans le cadre de l'affaire Karachi. Cet ex-associé du sulfureux Ziad Takieddine était visé par un mandat d'arrêt français. D'après Marianne, la justice suisse n’a pas encore validé le mandat d'extradition vers la France, en raison de l'ancienneté des faits qui lui sont reprochés. 

Contrats d'armement

Abdul Rahman El-Assir, également recherché en Espagne dans une affaire de blanchiment de fonds, n'a pas été placé en détention en Suisse.

En 1994, il aurait été imposé, avec son partenaire, dans la dernière phase de deux contrats d'armement avec le Pakistan et l'Arabie saoudite, menés par le cabinet du ministre de la Défense de l'époque, François Léotard. Les juges soupçonnent qu'en marge de ces contrats, des rétrocommissions  pourraient avoir servi à financer la campagne d'Edouard Balladur en 1995. 

Un proche du président pakistanais

Comme Ziad Takieddine, Abdul Rahman El-Assir est né au Liban, écrit Mediapart, affirmant que cet homme de 62 ans aurait exercé comme intermédiaire auprès de plusieurs pays. Le site d'information cite un ancien policier de la DST, Claude Thévenet, selon qui Abdul Rahman El-Assir aurait été très tôt "en relation avec des réseaux criminels". Il serait également un proche du président du Pakistan, Asif Ali Zardari.

L'annonce de cette arrestation intervient le jour même où la cour d'appel de Paris doit examiner la demande de Ziad Takieddine, Nicolas Bazire et Thierry Gaubert, tous trois mis en examen dans le volet financier de l'affaire Karachi. Ils contestent en effet la validité du travail des juges et demandent, outre la levée de leurs mises en examen, l'annulation de l'enquête.