Karachi : "on nous doit des explications"

L'attentat de Karachi, survenu le 8 mai 2002, avait fait quinze morts. © REUTERS
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avec François Coulon , modifié à
TEMOIGNAGE -

Un survivant de l’attentat raconte "l’horreur" de cette "scène de guerre".

Ils sont enfin entendus. Les auditions des survivants de l’attentat de Karachi, qui a coûté la vie à quinze personnes le 8 mai 2002, ont commencé mardi à témoigner devant la justice. Ils n’avaient pour l’instant été entendus qu’une seule fois, juste après l’attentat. Ces survivants reprochent à leur employeur, la Direction des constructions navales (DCN), de n’avoir pas tenu compte des menaces contre la France. Ils ont porté plainte en octobre. Gilles Sanson, qui fait partie des rescapés, a raconté à Europe 1 l’horreur de l’attentat.

"C’était un matin comme les autres", se souvient-il, expliquant être passé prendre des collègues à leur hôtel. "Dans les secondes qui ont suivi, une explosion". "J’ai eu l’impression que ma tête avait triplé de volume, une boule de feu a traversé le bus", décrit-il, se rappelant avoir été "couvert de sang" dans cette véritable "scène de guerre".

Aujourd'hui, "on nous doit des explications" :

"Il fallait aller au bout du contrat"

A l’époque où les survivants ont été entendus, l’ancien juge Jean-Louis Bruguière était en charge de l’instruction et privilégiait alors la piste d’un attentat suicide d’un islamiste au volant d’une voiture piégée. Le rapport d’autopsie du terroriste présumé dément cette thèse. Pour les victimes, la DCN " savait que des attentats étaient en cours de préparation contre des occidentaux à partir du 16 avril". Mais, affirme Gilles Sanson, "il fallait aller au bout du contrat".

Depuis, la tentaculaire affaire a pris un tour politico-financier et pour le survivant, "les entraves à la justice sont permanentes". Lui ne demande qu’une chose : "on nous doit des explications", affirme-t-il. "Je suis citoyen français, je pense que j’ai le droit à la justice".