Karachi : Ziad Takieddine entendu

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avec agences , modifié à
L'homme d'affaires a été de nouveau auditionné par le juge d'instruction Van Ruymbeke.

La justice maintient la pression sur les principaux protagonistes de l'affaire Karachi. Ziad Takieddine, homme clef de l'enquête sur le volet financier de cette affaire de financement présumé occulte de la campagne présidentielle de 1995 d'Edouard Balladur, est arrivé mercredi matin au tribunal de grande instance de Paris pour une nouvelle audition qui a duré au final plus de dix heures. Ce fut long, fatigant", a dit Ziad Takieddine après l'audition.

"J'ai lancé un crime d'alarme, ou plutôt une volonté d'aider ou de faire quelque chose de bien. On m'écoute ou on m'écoute pas, c'est leur problème", a ajouté Ziad Takieddine. Prié de dire s'il avait eu des nouvelles de la Présidence de la République après avoir demandé à Nicolas Sarkozy de lever le secret-défense au plus vite sur les contrats d'armement au coeur de l'enquête, il a répondu : "Je ne m'attends pas à des nouvelles de l'Elysée".

Dans la tentaculaire affaire Karachi, les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire cherchent à savoir si des pots-de-vin, versés en marge de deux contrats d’armement, Agosta et Sawari II, ont financé illégalement la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995. L'homme d'affaires franco-libanais est poursuivi pour des malversations présumées. Son nom est au coeur de deux contrats d'armement conclus dans les années 1990 avec le Pakistan et l'Arabie saoudite. C'est par lui qu'auraient transité plus de 230 millions d'euros de commissions occultes.

Il a engagé une action en nullité

Aujourd'hui, Ziad Takieddine, mis en examen pour complicité et recel d'abus sociaux, cherche visiblement à faire retarder la procédure. Comme le révélait Paris-Match lundi, celui qui aurait joué le rôle d'intermédiaire dans l'affaire Karachi, a demandé à son avocat, Ludovic Landivaux, d’engager une action en nullité contre l’information judiciaire ouverte par Renaud Van Ruymbeke. Selon Me Landivaux, une partie des investigations du juge s’est faite "hors saisine". C'est le cas, affirme-t-il des auditions de Dominique de Villepin ou de Charles Millon. "Le juge se sert de ces auditions pour établir l’abus de biens sociaux. Mais si ces actes sont caducs, toute la procédure tombe", affirme Ludovic Landivaux.

L'ex-conseiller de Nicolas Sarkozy Thierry Gaubert et l'ancien directeur de campagne d'Edouard Balladur, Nicolas Bazire, devraient également être entendus dans les prochains jours par le pôle financier du TGI de Paris.