Karachi : Takieddine veut que les juges soient dessaisis

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avec AFP , modifié à

L'homme d'affaire franco-libanais, Ziad Takieddine, mis en examen dans le volet financier de l'affaire Karachi a déposé une requête en justice afin que les juges d'instruction Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke soient dessaisis de l'enquête, a-t-on appris vendredi de sources concordantes. Déposée jeudi, la requête en suspicion légitime doit être examinée par la chambre criminelle de la Cour de cassation qui a compétence, selon le code pénal, pour dessaisir une juridiction d'instruction et renvoyer l'affaire à une autre. La demande n'a cependant aucun effet suspensif.

"La justice est en dysfonctionnement total", a déclaré Ziad Takieddine. Selon lui les juges "instrumentalisent l'affaire Karachi pour s'en servir contre le pouvoir". Il dénonce notamment les conditions d'audition par le juges. "J'ai été interrogé 70 heures alors que Dominique de Villepin, qu'il accuse d'avoir joué un rôle majeur dans l'attribution de commissions entre 1996 et 1997, "a été interrogé une heure et demie". En outre, "les questions sont posées de manière tendancieuse contre moi", a estimé Ziad Takieddine.

Ziad Takieddine a, par ailleurs, annoncé  qu'il déposerait, lundi, une demande d'annulation d'une ordonnance prise par Renaud Van Ruymbeke et visant à rejeter les demandes d'audition de Dominique de Villepin, Alain Juppé et Charles Millon (ancien ministre de la Défense de Jacques Chirac).  "La justice ne veut pas accepter mes demandes répétés d'auditions des protagonistes", s'est indigné Ziad Takieddine qui défend la thèse d'une poursuite de versements d'argent occulte, dans le cadre de contrats d'armements, après 1996.