JNR: Ayoub annonce un recours au Conseil d'Etat

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avec AFP

Serge Ayoub, le fondateur du groupe d'extrême droite Troisième voie et de son service d'ordre, les JNR, dont le Conseil des ministres a décidé mercredi la dissolution, a annoncé qu'il attaquera le décret devant le Conseil d'Etat pour le faire annuler pour "abus de pouvoir".

"Bien sûr, il y aura un recours pour abus de pouvoir. Il y a sept critères précis dans l'article L212-1" du code de la sécurité intérieure, qui autorisent la dissolution d'un groupe "et nous ne sommes pas dedans", a affirmé M. Ayoub, alias "Batskin", l'ancien chef des skinheads parisiens. Le patron de Troisième voie et des JNR entend également déposer un "référé-liberté" devant la justice pour obtenir "la suspension du décret" et son application "jusqu'à ce que le Conseil d'Etat se prononce", a-t-il ajouté. Il avait pourtant lui-même annoncé le 25 juin l'auto-dissolution de Troisième voie et des JNR, dans le collimateur du gouvernement après la rixe tragique du 5 juin à Paris entre skinheads d'extrême droite et militants d'extrême gauche, dans laquelle un jeune militant antifasciste, Clément Méric, avait trouvé la mort. Les cinq mis en examen dans cette affaire sont sympathisants ou membres de Troisième voie, à l'instar du principal mis en cause, Esteban Morillo, 20 ans.

Outre Troisième voie et les JNR, le gouvernement a également dissous l'association "Envie de rêver", qui gère le "Local", un établissement privé du XVe arrondissement parisien, lieu de ralliement de Troisième voie et des JNR.Selon Serge Ayoub, contrairement à ce qu'affirme le gouvernement, "aucun des écrits de Troisième voie n'incite à la haine raciale" et les "JNR ne sont pas une milice privée, c'est un service d'ordre"."Cette décision est politique. On est dans le fait du prince", a-t-il dénoncé.