Intermittents : la CGT menace le festival d'Avignon

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avec AFP , modifié à
CULTURE - Malgré le "geste d'apaisement" de Manuel Valls, le syndicat maintient son appel à la "grève massive" pour tout le mois de juillet.

Manuel Valls a beau avoir fait un geste pour apaiser les esprits, le mouvement de grogne des intermittents devrait se poursuivre et menacer les festivals d'été. La CGT-Spectacle a en effet reconduit vendredi son préavis de grève pour tout juillet. Le syndicat appelle même à une "grève massive" le 4 juillet, jour de l'ouverture du festival d'Avignon.

"L'été ne se passera pas normalement !" "Si le gouvernement ne nous entend pas pour sortir un plan d'apaisement équilibré et durable qui prenne en compte nos propositions, l'été ne se passera pas normalement!", a mis en garde le syndicat dans un communiqué. Le préavis de grève, qui court jusqu'au 30 juin et qui a déjà occasionné de nombreuses perturbations dans les festivals, est "reconduit à partir du 1er juillet pour tout le mois".

Valls a tenté de faire bouger les lignes. Le gouvernement est pourtant sorti de sa réserve jeudi : après avoir reçu le rapport du médiateur Jean-Patrick Gille, le Premier ministre a multiplié les annonces, alliant fermeté et signes d'apaisement. En résumé : oui, la réforme de leur assurance-chômage sera appliquée, mais en repoussant sa mesure la plus contestée et en sanctuarisant les budgets.

LES ANNONCES DU GOUVERNEMENT

Le principe : la réforme sera appliquée. "Je le confirme, cette convention doit être agréée et elle sera agréée par le gouvernement. Il y va du respect de la signature des partenaires sociaux majoritaires qui l'ont signée", a prévenu Manuel Valls. officiellement, le gouvernement reste donc ferme. Mais il multiplie aussi les signes de bonne volonté pour apaiser les intermittents et sauver les festivals d'été.
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Mais l'Etat "allège" la mesure la plus contestée. Au-delà du message principal, Manuel Valls a immédiatement ajouté que "les intermittents concernés ne verront pas de changement de leur situation par rapport à la situation actuelle". En effet, l'Etat prendra à sa charge le "différé d'indemnisation", la mesure la plus contestée : les intermittents dénonçaient cette mesure qui rallonge le délai de carence entre la perception des derniers revenus et le versement des allocations-chômage.

"L'Etat s'engagera dès le 1er juillet, il prendra lui-même en charge ce différé, c'est-à-dire qu'il le financera pour que Pôle Emploi n'ait pas à l'appliquer aux intermittents concernés", a déclaré le Premier ministre, parlant d'un geste "d'apaisement". Qui devrait tout de même coûter 90 millions d'euros en année pleine.

Et un effort sur le budget de la création. Deuxième geste de bonne volonté : le Premier ministre a annoncé que le budget alloué au spectacle vivant et à la création artistique serait maintenu pour les trois années à venir, jusqu'en 2017. Il a tenu à souligner qu'il s'agissait d'un "effort très significatif", fait "en plein accord avec le président de la République".

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Une réflexion globale pour préserver l'avenir. Par ailleurs, Manuel Valls a annoncé un mission pour rédéfinir le statut des intermittents. Une équipe, à laquelle participera l'actuel médiateur, devra plancher sur un nouveau cadre. "Il nous faut rompre avec ce cycle infernal de crises et de tensions" sur cette question pour mettre en place "un cadre enfin sécurisé et stabilisé", a-t-il déclaré, avant de conclure : "il va falloir inventer, innover, créer, les conditions d'une nouvelle donne pour l'intermittence".

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