Interdire les sacs plastiques, c'est bien mais...

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ETUDE - L’Assemblée vient de voter l’interdiction des sacs plastiques à usage unique en 2016. Mais au-delà du sac plastique, les sacs en papiers et les cabas sont aussi très polluants.

L'INFO. L’Assemblée Nationale a clos les discussions au petit matin. Les députés français ont finalement adopté en première lecture le projet de loi sur la transition énergétique. Au menu de cette loi aux mutliples implications, l’interdiction des sacs plastiques à usage unique et des vaisselles jetables en 2016.

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Le constat. Aujourd’hui, mille milliards de sacs plastiques sont utilisés chaque année, soit deux millions par minute. Ils mettent entre 100 et 500 ans à se dégrader dans l’environnement et, dans le cas français, on estime que 122 millions de sacs plastiques jonchent les 5.000 kilomètres de côtes du littoral. Dernier chiffre alarmant dévoilé dans le New York Times, les sacs plastiques tueraient plus d’espèces sous-marines que le réchauffement climatique.

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La question. Si l’impact environnemental de cette mesure n’est évidemment pas sujet à polémique, un article du site américain Mother Jones (en anglais) souligne un fait intéressant. Alors que la Californie a elle aussi passé une loi interdisant l’utilisation de sacs plastiques à usage unique, une étude du thinktank Equinox Center prévoit  que l’interdiction des sacs en plastique relève le taux d’utilisation des cabas de 3 à 16% de la population. Or, le ministère de l’Environnement britannique a lui calculé qu’un sac en papier devait être utilisé au moins trois fois avant que son impact environnemental soit inférieur à celui du sac en plastique.

Et le ratio est encore plus élevé avec les cabas. Suivant leur composition, ils doivent être réutilisés entre 11 (pour le sac non tissé en polypropylène) et 131 fois (pour le sac en coton standard). Moralité, interdire les sacs plastiques, c’est bien, réutiliser abondamment ses cabas, c’est mieux si le consommateur veut limiter son impact environnemental. Bien sûr, même si on n'utilise pas assez ces cabas pour qu'ils ne soient pas polluants, ils restent moins mauvais pour l'environnement que des sacs à usage unique. 

Ce qui n'empêche pas le projet de loi défendu par le gouvernement français de susciter de nombreuses réticences. De la part de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) et de l'Union nationale des syndicats de détaillants en fruits, légumes et primeurs (UNFD), qui évaluent à 300 millions d'euros les pertes entraînées par l'interdiction des sacs plastiques en 2016. La Fédération de la plasturgie estime de son côté que 3.000 emplois sont menacés.

Les associations de défense de l'environnement, elles, se réjouissent de la future application de cette loi, et croient en ses vertus. Il faut dire que les exemples de réussite de ce genre de législation ne manquent pas dans le monde. En Irlande, une mesure du même genre a pourtant permis de réduire de plus de 90% en un an l'utilisation de ces contenants, explique Mother Jones.