Institut Pasteur : les donateurs lésés ?

La gestion de l'Institut Pasteur est mise en cause par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) qui pointe entre autres des recours à des artifices comptables et une concentration excessive du pouvoir
La gestion de l'Institut Pasteur est mise en cause par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) qui pointe entre autres des recours à des artifices comptables et une concentration excessive du pouvoir © MAXPPP
  • Copié
avec agences , modifié à
L'Igas publie un cinglant rapport sur la gestion de la fondation. Cette dernière se défend.

Le rapport choc. Abus de confiance au préjudice des donateurs, recours à des artifices comptables, concentrations excessives de pouvoir...On ne parle pas là d'agissements occultes d'un obscure parti politique, mais bien de l'Institut pasteur. À en croire un rapport publié vendredi par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et révélé par Le Figaro

31.12.Laboratoire.pasteur.grippe.virus.930.620

, les tares qui entourent la fondation pour la recherche ne manquent pas.

Un détournement des dons? Les rapporteurs, Béatrice Buguet et André Bernay, reprochent à l'Institut Pasteur de mettre en péril le lien de confiance qui l'unit à ses nombreux donateurs en manquant à son obligation de transparence sur l'utilisation des fonds collectés. Créée en 1887, la fondation pour la recherche recueille 50 millions d'euros par an et dispose d'un patrimoine estimé à près d'un milliard d'euros, précise Le Figaro. Or, si "l'appel à la générosité publique est massivement centré sur la recherche, les fonds collectés ne sont pas forcément consacrés à cette mission", dénonce l'Igas. Une partie importante des dons et legs serait ainsi "affectée à des fonds propres et nourrit la croissance au lieu d'être affectée immédiatement aux équipes de recherche".

Artifices comptables et excès de pouvoir. Par ailleurs, selon l'Igas, le déficit structurel affiché par l'Institut Pasteur est le fruit d'une "présentation artificielle" de ses résultats comptables, qui consiste à amputer son bilan annuel d'une partie des recettes. Enfin, la réforme des statuts de la fondation, intervenue en 2008, fait aussi l'objet de critiques. Il apparaît, selon le texte, que la directrice générale de l'Institut, Alice Dautry, détient "un pouvoir très important" gagné au détriment du conseil d'administration.

La direction dément. Interrogée par Le Figaro, Alice Dautry dernière conteste "formellement" les conclusions de ce rapport "erroné et malveillant". Pour elle, "tout l'argent collecté va à la recherche".