Incidents dans un collège de réinsertion

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Huit élèves de Seine-Saint-Denis ont été exclus à Portbail après des actes de violence.

Les établissements de réinsertion scolaire (ERS) vont avoir plus de moyens. C'est ce qu'a promis, lundi, le gouvernement. Deux de ces établissements ont connu des incidents la semaine dernière, provoqués par des élèves originaires de Seine-Saint-Denis.

"Un encadrement beaucoup plus soutenu"

Les premiers mois sont difficiles pour les ERS. Mardi dernier, cinq élèves de Seine Saint Denis ont été exclus d’un collège de Craon, après des violences à l’encontre d’élèves de l’établissement. Jeudi et samedi, ce sont huit élèves originaires de Bobigny qui ont été exclus temporairement de l’établissement de Portbail, près de Cherbourg. Guy Cholot, le maire de la commune de Portbail, continue à soutenir "le projet sur le fond", à condition qu'il bénéficie "d'un encadrement beaucoup plus soutenu" : "les jeunes en réinsertion étaient encadrés par d'autres jeunes issus du service civique sans formation particulière", a-t-il dit.

Les enseignants de Craon, en Mayenne ont, eux, déposé lundi un préavis de grève pour le 25 novembre, afin de dénoncer "les dysfonctionnement importants" de l'ERS dont l'ouverture au sein de leur collège, la semaine dernière, s'est accompagnée de violences. Ils reclament des changements d'organisation. Les 34 professeurs, qui avaient exercé leur droit de retrait à la suite des bagarres du 9 novembre, ont repris les cours lundi, devant des effectifs très clairsemés (50 à 75% des élèves sont restés chez eux, selon les sources), l'association locale de parents d'élèves ayant appelé au boycott.

Un projet "nécessaire"

Après avoir organisé lundi matin une réunion à ce sujet au ministère de l'Education nationale, Luc Chatel a déclaré qu'il "n'hésiterait pas à renforcer les moyens là où c'est nécessaire", y compris en encadrement. Le ministre, qui a demandé un point quotidien à ses services, a ajouté que "les difficultés" des derniers jours ne remettaient cependant pas en cause le projet "ambitieux et nécessaire" que constituent les ERS. "Il est normal qu'un projet tellement ambitieux ne soit pas facile à installer (...), il est normal qu'il y ait un temps d'adaptation", a affirmé de son côté l'inspecteur d'académie du 93, Pascal Auverlot.

Le SNPDEN, principal syndicat des chefs d'établissement, a rappelé ses réticences initiales, jugeant que "concentrer des élèves en difficulté de sociabilité au même endroit, quels que soient les efforts et les moyens déployés, est une évidente prise de risque". Les ERS sont des internats regroupant pendant un an quelques élèves âgés de 13 à 16 ans ayant fait l'objet de multiples exclusions. Le gouvernement affirme que dix ont été ouverts depuis la rentrée, mais refuse d'en donner la liste. Ces internats doivent accueillir des élèves de la région, sauf dans le cas de Craon et Portbail, destinés à des élèves de Seine-Saint-Denis.