Imbroglio sur les terrains promis par l’Etat

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avec agences
Matignon veut en céder pour construire des logements sociaux mais certains sont déjà vendus.

Face à la pénurie persistante de logements sociaux et en l’absence d’une réflexion sur la rotation de ses occupants, le gouvernement a décidé de préparer une loi permettant de céder plus facilement 930 terrains de l'Etat pour relancer la construction.

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault l’a martelé, il s’agit de créer "un choc d'offre nécessaire pour encourager la libération du foncier". Un choc déjà ressenti par les élus locaux mais pour d’autres raisons : leurs communes ont déjà acheté une partie des terrains promis par l’Etat.

Au Havre, la ville a déjà acquis les terrains

Edouard Philippe, maire UMP du Havre, fait partie des ces élus stupéfait à la lecture de la liste des 900 terrains que l’Etat compte céder. Et pour cause : deux des trois terrains promis par l’Etat sont déjà la propriété de la ville. Il s’agirait d’une ancienne prison et d’une ancienne gare acquises par la ville en 2011 respectivement pour 2,8 millions d'euros et un peu plus de 800.000 euros.

"C'est avec beaucoup d'intérêt que j'aurais examiné les conditions de cession envisagées par l'Etat si deux de ces sites n'avaient déjà fait l'objet d'une acquisition par la ville l'an passé", a-t-il réagi jeudi dans un courrier adressé à la ministre du Logement Cécile Duflot.

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Les élus UMP ironisent

A l’image de l’élu havrais, l’opposition n’a pas manqué de s’engouffrer dans la brèche et commencé à lister ces terrains promis mais déjà transmis. "Ce qui est frappant c'est qu'on nous propose de nous offrir des terrains que nous avons déjà négociés" ironise François de Mazières, maire UMP de Versailles dans les Yvelines. Et ce dernier d’ajouter : "la caserne Pion, les terrains de Réseau Ferré de France dans le quartier Chantiers, on les a déjà achetés".

Même constat au Raincy, en Seine Saint-Denis. "Ce terrain n'est plus libre. Les travaux ont commencé pour réaliser une résidence étudiante, des logements en accession à la propriété et des logements sociaux", dénonce le maire UMP Eric Raoult.

Preuve de l’embarras du ministère du Logement, la fameuse liste des 930 terrains n’était plus en ligne vendredi sur le site Internet du ministère.