Ils trafiquaient les pompes à essence

Trois hommes ont été condamnés pour escroquerie à la pompe. Ils avaient mis au point un système ingénieux pour délivrer 5,7% d'essence en moins que ce qui était affiché sur le compteur à la pompe.
Trois hommes ont été condamnés pour escroquerie à la pompe. Ils avaient mis au point un système ingénieux pour délivrer 5,7% d'essence en moins que ce qui était affiché sur le compteur à la pompe. © MAXPPP
  • Copié
Marion Sauveur , modifié à
Trois pompistes ont été condamnés après avoir arnaqué plus de 70.000 automobilistes.

Ils opéraient en Seine-et-Marne. Trois hommes, membres d’une même famille, ont été condamnés mercredi par le tribunal de Melun. Ils ont été reconnu coupables d’une arnaque à la pompe, comme l’a révélé jeudi Le Parisien.

5,7% d’essence facturé en plus

Tout a commencé quand, simple caissier, le beau-frère du patron de la station Total d’Esbly lui a proposé de faire "un coup". Comment ? Grâce à un système ingénieux. "Ce n’était pas très élaboré. J’ai simplement changé des pignons", a minimisé lors de l’audience José, à l’origine de l’arnaque.

En réalité, il s’agissait d’un dispositif de double compatibilité, grâce à un double ordinateur et un second terminal de paiement pour gérer le surplus. A la pompe, il était délivré 5,7% de carburant en moins que ce qui était affiché sur le compteur. Et ce, sans que les automobilistes s’en rendent compte. Au total, plus de 70.000 conducteurs auraient été ainsi escroqués par leur système. Pire : ni Total, ni l’Etat n’avaient décelé l'arnaque.

A Melun et à La Rochette

En 2003, le système a toutefois failli être découvert. Mais faute de preuve, le gérant et son caissier n’ont pas été condamnés. C’est alors qu’ils ont reproduit le même dispositif, cinq ans plus tard, dans une autre station située à quelques kilomètres de là, à La Rochette, et tenue par le fils de l’un d’entre eux.

"S’il n’y avait pas eu une lettre de dénonciation anonyme, ce système aurait pu fonctionner encore longtemps", a commenté mercredi le président du tribunal correctionnel, François-Marie Giacomoni.

A l'origine de l'escroquerie, José a écopé de 3 ans de prison dont 4 mois ferme. Le beau-frère et premier employeur de celui-ci a été condamné à 18 mois de prison avec sursis, mise à l'épreuve et 8.000 euros d'amende. Enfin, le fils, gérant de la deuxième station essence, a pris 6 mois de prison avec sursis et 3.000 euros d'amende.