Ils dénoncent les vols d'avions gratuits de Carla Bruni

© REUTERS
  • Copié
Sophie Amsili avec agences , modifié à
Un syndicat s'insurge alors qu'Air France impose un vaste plan d'économies à ses salariés.

C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Carla Bruni-Sarkozy, en tant qu'épouse d'un ancien chef de l'Etat, a pu réaliser fin juin un aller-retour Paris-New York en première classe gratuitement, selon le syndicat Sud Aérien. Pour un billet estimé entre 10.000 et 15.000 euros par le syndicat, il ne restait à l'ancienne première dame que 500 euros de taxes à régler mais même cette somme a été prise en charge par Air France.

Pourquoi un tel privilège ? "Il est de tradition que les anciens présidents de la République et leurs familles puissent bénéficier des facilités de transport dans la classe de réservation la plus élevée", a fait valoir un porte-parole d'Air France. Les anciens présidents de la République ainsi que leur famille bénéficient en effet après leur départ de l'Elysée d'avantages matériels et humains à vie pris en charge par l'Etat. Ces privilèges sont régis par une loi du 3 avril 1955, enrichie en 1985 par des avantages en nature. Ils disposent notamment d'une voiture de fonction avec deux chauffeurs et des voyages gratuits autant qu'ils le souhaitent sur Air France et avec la SNCF.

"Des privilèges d'un autre âge". Alors le syndicat de salariés Sud Aérien "s'insurge", selon les mots d'un de ses responsables, Léon Crémieux. "On nous dit que la compagnie va mal, qu'il faut faire des économies et en même temps on fait toujours des cadeaux aux amis", dénonce-t-il, joint par Europe 1. Léon Crémieux dénonce "des privilèges d'un autre âge" pour "des gens qui n'ont pas besoin" au moment où la compagnie demande à ses salariés de consentir à des sacrifices pour réaliser des économies. "

Pendant ce temps, les économies continuent. Air France s'est en effet engagée dans un vaste plan baptisé "Transform 2015" qui doit lui permettre d'économiser 2 milliards d'euros pour retrouver le niveau de compétitivité des plus grandes compagnies. Les salariés d'Air France subissent des attaques sociales sans précédent", souligne Léon Crémieux, citant "un blocage des salaires depuis deux ans qui fait perdre de 8 à 10% de pouvoir d'achat",  "un blocage des avancements, "5.000 suppressions d'emplois en trois ans" et une "pression psycho de plus en plus forte sur les salariés".

>> LIRE AUSSI : Comment Air France veut entamer sa mue

En février 2012, un voyage quasiment gratuit de l'ex-PDG d'Air France Pierre-Henri Gourgeon vers l'île Maurice avait également suscité un tollé. Il avait finalement été annulé.