Il piège ses élèves sur Internet

L'enseignant a soigneusement préparé le piège tendu à ses élèves sur Internet.
L'enseignant a soigneusement préparé le piège tendu à ses élèves sur Internet. © MAXPPP
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Un professeur de lettres dont les élèves copiaient leurs devoirs sur le web les a pris à leur propre jeu.

Il voulait leur donner une bonne leçon. Un professeur de Lettres dans un lycée parisien raconte sur son blog la supercherie qu'il a mise en place pour piéger ses élèves, qui avaient tendance à recopier leurs dissertations sur Internet, voire à acheter des corrigés en ligne. Pour cela, cet enseignant qui signe "Loys Bonod" a imaginé un piège élaboré.

Vers la fin de l'été, avant la rentrée, il sélectionne tout d'abord un poème obscur du XVIIe siècle, d'un auteur très peu connu, Charles de Vion d'Alibray. Loys Bonod modifie ensuite la page Wikipedia consacrée au poète, en y glissant une petite phrase à propos de l'amour "célèbre et malheureux" que le poète aurait eu pour une certaine "Mademoiselle de Beaunais". 

Les trois-quarts des élèves ont triché

Sur plusieurs forums, il crée également de toutes pièces des discussions entre élèves et spécialistes à propos du poème, de sa compréhension et de son interprétation. Le professeur rédige un "pseudo-commentaire" de l'œuvre, "le plus lamentable possible, avec toutes les erreur imaginables pour un élève de Première", et le met en ligne sur des sites proposant des corrigés de dissertations, moyennant finances. 

Pour la rentrée, le piège est donc prêt. L'enseignant donne à ses élèves de Première deux semaines pour rédiger un commentaire du poème. "Je les ai bien sûr invités à fournir un travail exclusivement personnel", précise-t-il. Sur 65 élèves, 51 sont tombés dans le panneau et ont "recopié à des degrés divers ce qu'ils trouvaient sur Internet". 

Certains ont ainsi utilisé les informations de Wikipedia "sans discernement", d'autres n'ont pas hésité à recopier des paragraphes entiers issus d'Internet. Et s'ils ont applaudi quand leur professeur leur a dévoilé la supercherie, les lycéens ont ensuite "rougi" en recevant les copies, heureusement non notées.