Homophobie : la France peut mieux faire

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avec AFP , modifié à
Un rapport annuel pointe la résistance de l'homophobie dans la société, malgré certains progrès.

Malgré des progrès et une société française globalement plus ouverte, l'homophobie persiste et tend même, dans certains cas, à se développer. C'est la conclusion du 16e "Rapport sur l'homophobie", publié par l'association SOS homophobie lundi.

Pas de statistique officielle

"Le nombre de témoignages que nous avons recueillis sur des agressions physiques à l'encontre des homosexuels a progressé en un an de 5% en 2011 pour atteindre 1.556", a expliqué la présidente Elisabeth Ronzier. "Nous ignorons si cela est dû à une augmentation des cas, ou au fait que nous recueillons plus de signalements."

Les chiffres communiqués dans ce rapport, publié à quelques jours de la Journée mondiale contre l'homophobie (17 mai), ne sont en effet établis que sur les témoignages reçus par l'association, qui revendique 1.000 adhérents, puisque aucune statistique officielle ne recense les agressions homophobes.

Plus d'homophobie au travail

Si "Internet reste le principal contexte pour lequel l'association a été sollicitée (17%)", écrit le rapport, "les cas concernant l'environnement professionnel, en baisse depuis quelques années, sont en augmentation de 36% en 2011. La crise et les difficultés économiques durcissent les rapports sociaux… jusqu'à l'homophobie."

69% des signalements proviennent des hommes. Mais les cas concernant les lesbiennes augmentent de 58%. Et les agressions physiques, dont la violence "ne faiblit pas", sont passées de 125 cas en 2010 à 152 en 2011, soit le même nombre qu'en 2005, année record.

L'association regrette enfin que "de nombreuses victimes ne témoignent pas et passent sous silence les violences dont elles peuvent faire l'objet", alors que, dans le même temps, "les homophobes estiment qu'ils encourent peu de risques vis-à-vis de la loi".