Hessel balance entre Aubry et Hulot

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Pour l’auteur d’Indignez-vous, faire pression sur les gouvernements peut les forcer à reprendre la main.

"Nous vivons dans un monde mondial qui est dominé par des forces économiques et financières. Les gouvernements font ce qu'ils peuvent, quelquefois bien, quelquefois mal. Mais ils ne sont pas complètement maîtres de leurs actions", a déclaré Stéphane Hessel, jeudi soir sur Europe 1.

"Ce qui fonctionne le plus mal en ce moment, c'est l'économie mondialisée qui pèse sur les épaules de tous les gouvernements. Même Obama n'arrive pas à faire ce qu'il veut. (…)Ces contestations contre des gouvernements ne prennent pas toujours en compte le fait que les gouvernements eux-mêmes ne sont plus libres", a mis en garde l’auteur de l’ouvrage Indignez-vous, tout en invitant les citoyens à faire pression sur les gouvernements pour que ceux-ci haussent le ton.

Les indignés espagnols "prennent leur histoire en main"

Interrogé sur le mouvement de contestation initié par la jeunesse espagnole et grecque, l’ancien résistant et rédacteur de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme a confié que ce mouvement lui "fait plaisir".

"Ces gens-là prennent leur histoire en main", s'est-il réjoui :

"Ils ne demandent pas une révolution, ils ne sont même pas rebelles. Ils disent simplement à ceux qui les dirigent : 'nous nous indignons parce qu'il y a des choses que vous faites et qui nous paraissent inacceptables'", a-t-il expliqué.

Un soutien politique à mi-chemin entre écologie et socialisme

Quid des partis politiques, relais obligé de toute contestation de la société civile ? Très courtisé par les formations politiques, Stéphane Hessel affiche des préférences larges, qui vont des écologistes jusqu’au Parti socialiste.

Les hommes politiques, "il faut qu’ils parlent de la jeunesse, il faut qu’ils parlent des femmes, il faut aussi naturellement qu’ils parlent de l’environnement et comme vous savez, j’ai soutenu avec toute ma force Europe Ecologie Les Verts (EELV), tout en ayant une infinie sympathie pour Martine Aubry, qui est une amie et que je voudrais voir à la tête de notre République", a-t-il expliqué.

"Mais nous avons besoin aussi de l’apport des écologistes : il faut tenir compte de ce qui peut ramasser des voix vers la gauche et pour moi Nicolas Hulot peut avoir cette responsabilité, je le souhaite", a poursuivi Stéphane Hessel.