Harcèlement sexuel au travail : "il faut dénoncer tout de suite"

Catherine Le Magueresse, juriste et ancienne présidente de l’Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail
Catherine Le Magueresse, juriste et ancienne présidente de l’Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail © DR
  • Copié
Elodie HUCHARD
VOTRE CHOIX D’ACTU DU 17 JUIN – Un chef d’entreprise est jugé mardi pour "actes de harcèlement" sur sept de ses employées.

Chaque jour avec "Votre choix d’actu", Europe 1 vous propose de définir un thème qui sera approfondi dans Europe midi – Votre Journal animé par Wendy Bouchard.

Dès 9h, rendez-vous sur la page d’accueil d’Europe1.fr pour voter. Vous pouvez le retrouver sur www.europe1.fr/Info/Votrechoixdactu

>>> Mardi 17 juin, vous avez été 75% à faire "Votre choix d’actu"  sur le procès pour harcèlement d’un chef d’entreprise de Montpellier. Ce dernier justifiait ses actes en expliquant qu’il s’agissait "de techniques de management". Catherine Le Magueresse, juriste et ancienne présidente de l’Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail réagissait à cette affaire dans Europe midi – Votre journal.

 Les faits. Ce chef d'entreprise est jugé pour harcèlement sexuel après la plainte déposée par sept employées. Ces dernières estiment avoir subi pendant des années la manipulation perverse de leur patron. Se réfugiant derrière des techniques de management, ce dernier n'aurait par exemple pas hésité à glisser sa main dans le soutien-gorge d'une de ses salariés, en pleine conversation téléphonique, pour tester sa résistance au stress. Une autre salarié a eu droit à un entretien d’évaluation en plein forêt qui a finit en proposition indécente.

"Valider la parole des victimes". Bien que les faits rapportés soient nombreux et concordants, les victimes ont comme souvent mis du temps avant de dénoncer ces actes. Les "obstacles" avant la dénonciation sont "nombreux", et les victimes attendent en moyenne "trois ans avant de dévoiler ce qu’elles subissaient", souligne Catherine Le Magueresse.

Le rôle des associations est donc notamment de "valider la parole des victimes" et de les soutenir en leur expliquant que "ce qu’elles ont subi est inacceptable".

La juriste regrette également que ces "femmes très abîmées" n’aient pas "dénoncé tout de suite" leur agresseur, en faisant "confiance à leur intuition". Cela n’est pas étonnant selon elle, car "la société ne leur dit pas qu’il faut dénoncer de suite".

Harcèlement sexuel au travail : "il faut...par Europe1fr

Et l’ancienne présidente de l’Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail de conclure par un chiffre : lorsqu’il s’agit de harcèlement sexuel au travail, 95% des femmes qui ont dénoncé leur agresseur ont perdu leur travail.