Harcèlement : 320.000 collégiens victimes

3.206.112 élèves sont inscrits au collège. S’ils sont 10% à se dire harcelés, à l’échelle du pays, cela signifie qu’ils seraient plus de 320.000 victimes.
3.206.112 élèves sont inscrits au collège. S’ils sont 10% à se dire harcelés, à l’échelle du pays, cela signifie qu’ils seraient plus de 320.000 victimes. © MAXPPP
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Tugdual de Dieuleveult avec AFP , modifié à
Une étude du ministère de l’Education révèle que 10% des collégiens se plaignent de harcèlement.

Plus de neuf collégiens sur dix "se sentent bien" dans leur établissement. Mais, en négatif, 10% se disent victimes de harcèlement, selon la première grande étude du ministère de l’Education nationale sur la sécurité révélée mardi. 

Cette enquête, qui doit désormais être menée tous les deux ans, avait été décidée lors des États généraux de la sécurité à l'école en 2010. Les élèves de collèges ont donc répondu à une cinquantaine de questions, en dehors de la présence de leur professeur, sur leur ressenti de la violence à l’école.

Du racket, des blessures par armes

L’étude, réalisée auprès de 18.000 élèves dans 300 collèges, montre que 10% des élèves se plaignent de harcèlement. Selon les chiffres du ministère de l’Education Nationale, 3.206.112 élèves sont inscrits au collège (chiffres 2009/2010). S’ils sont 10% à se dire harcelés, à l’échelle du pays, cela signifie qu’ils seraient plus de 320.000 victimes de cette violence morale et physique.

6% des élèves interrogés parlent de racket. 2% des élèves disent avoir été blessés avec une arme, le plus souvent à l’intérieur de l’établissement. 4% expliquent avoir été victime de harcèlement "modéré". Ils sont 6% à juger ce harcèlement "sévère". 

Autre découverte de cette étude : les punitions. Il apparaît que pour 32% des élèves de collège, elles sont « injustes ». Le chiffre, pris à l’envers, montre par conséquent qu’ils sont 68% à ne pas les trouver si injustes que cela.

Un "Conseil scientifique contre les discriminations"

Une autre étude, menée en mars dernier, pour le compte de l’Unicef, par l'Observatoire international de la violence à l'école, avait déjà donné des résultats comparables. Neuf élèves sur dix expliquaient se sentir bien à l’école quand 11,7% reconnaissaient être harcelés ou victime de violences physiques et verbales répétées.  

Au printemps, le ministère de l'Education nationale avait installé un "Conseil scientifique contre les discriminations à l'école", chargé de lutter contre le harcèlement scolaire. Le ministère avait également annoncé une panoplie d'outils : guides, numéro d'appel unique, formation, médiation, pour lutter contre cette forme de violence.