Guadeloupe : les stations services fermées

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avec AFP

La quasi-totalité des stations-services de la Guadeloupe n'ont pas ouvert leurs pompes et ont gardé rideaux baissés mardi, dans le cadre d'un mouvement de "fermeture illimitée" qui avait été "suspendu" deux jours après son lancement à la mi-juin. Seules deux des 12 stations-services situées dans les proches environs de Pointe-à-Pitre ont ouvert mardi, provoquant embouteillages et longues files d'attente. Au moins une des stations-service directement gérée par Total, qui exploite la raffinerie martiniquaise SARA approvisionnant Guadeloupe, Martinique et Guyane, était fermée mardi.

Lundi soir, les stations-service ont été prises d'assaut par des automobilistes craignant le caractère illimité du mouvement et la pénurie de carburant qu'il risque d'engendrer. Mi juin, selon un décompte de la préfecture, 97 des 107 stations-service de la Guadeloupe étaient restées fermées durant deux jours, jusqu'à la "suspension du mouvement" au soir du 14 juin.

Les gérants de stations-service de Guadeloupe où, comme en Martinique, en Guyane et à La Réunion, le prix des carburants est fixé mensuellement par arrêté préfectoral, contestent un projet de décret révisant celui de novembre 2010 qui définit les modalités de fixation du prix des carburants, par arrêté préfectoral mensuel, en garantissant les marges de chacun des opérateurs de la filière. Pour obtenir gain de cause, ses dirigeants souhaitent mettre à profit la visite dans l'île, en fin de semaine, du Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Ils ne cachent pas leur souhait de marginaliser le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, attaché à une révision du décret fixant les modalités du prix administré des carburants.

Selon Victorin Lurel, "le secteur des carburants a dégagé un bénéfice net après impôt d'environ 50 millions d'euros en 2011 dans la zone Antilles-Guyane et d'environ 40 millions d'euros à la Réunion et Mayotte, sans compter les bénéfices des stations services pour lesquelles un chiffre précis ne pourrait être donné qu'en agrégeant des centaines de comptes". L'importance de ces sommes justifie, selon le ministère des Outre-mer, la révision envisagée.