Grippe A : les réquisitions déstabilisent les hôpitaux

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Si les files d’attentes se sont réduites dans les centres de vaccination, les hôpitaux sont désorganisés par les réquisitions.

Fini les files d’attente interminables. Avec l’ouverture de nouveaux centres et l’extension des horaires, le nouveau dispositif mis en place ce week-end a permis d’améliorer l’accueil dans les centres de vaccination contre la grippe A.

En Ile-de-France, depuis ce week-end, 166 centres de vaccination sont ouverts, dont 22 à Paris, qui fonctionnent désormais sept jours sur sept. A Marseille, deux centres étaient aussi ouverts dimanche.

Ecoutez ce reportage dans un gymnase du XIème arrondissement de Paris, où les box étaient quasiment vides dimanche :

 

 

Mais, en contrepartie de cette nouvelle organisation, les hôpitaux sont totalement désorganisés. En effet, ce "dispositif renforcé" a entraîné la réquisition de nombreux membres du personnel hospitalier. Et cette mainmise sur les internes, externes et infirmiers risque d'affecter le fonctionnement de certains hôpitaux, où ils manquent à leur service. "C'est au niveau de la mobilisation des personnels qu'il y a problème, quand ils sont dans des centres de vaccination, ils ne sont pas dans les hôpitaux pour travailler", a déclaré Christophe Prudhomme, porte-parole du syndicat des urgentistes (Amuf) et membre de la direction nationale de la CGT Santé.

"Il y a un vraiment un chaos total dans ces procédures de réquisition", proteste le syndicat des internes des hôpitaux de Paris. Ecoutez son vice président :

 

Les témoignages appuient ces craintes. Un interne en chirurgie vasculaire à l'Hôpital Saint-Joseph à Paris a raconté avoir été contraint d'aller vacciner dans un centre alors qu'il devait opérer d'urgence. D'autres ont assuré avoir dû abandonner sur le champ leur équipe à l'hôpital pour aller en urgence dans un centre de vaccination. Or il y avait déjà suffisamment de médecins, ou bien les vaccins n'étaient pas arrivés.

La ministre de la Santé Roselyne Bachelot, a jugé que "ce qui s'est passé à l'hôpital Saint-Joseph" est "malencontreux" tout en assurant dimanche qu'il n'était "pas question de désorganiser le système hospitalier".