Greenpeace s'infiltre dans deux sites nucléaires

La centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine a été choisie par l'organisation écologiste pour sa proximité avec Paris.
La centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine a été choisie par l'organisation écologiste pour sa proximité avec Paris. © MAXPPP
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avec Brigitte Béjean et agences , modifié à
VIDEO - Les intrusions ont eu lieu à Nogent, dans l'Aube, et Cruas, en Ardèche.

Un coup d'éclat pour défendre leurs idées. Neuf militants de l'organisation écologiste se sont introduits lundi vers 6 heures dans la centrale nucléaire EDF de Nogent-sur-Seine, dans l'Aube. "L'objectif, c'est de démontrer que le nucléaire sûr, ça n'existe pas", a expliqué à Europe 1 Axel Renaudin, porte-parole de Greenpeace.

En fin de journée lundi, deux autres militants ont été arrêtés, cette fois à Cruas, en Ardèche. Ils "s'étaient introduits derrière le grillage de la centrale de Cruas, mais en dehors de la zone protégée des bâtiments", a précisé une porte-parole d'EDF. Selon les informations recueillies par Europe 1, les militants de Greenpeace se sont cachés au total pendant 14 heures, dissimulés simplement sous des sacs de gravats. Greenpeace avait annoncé qu'à 19h30 plusieurs de ses militants étaient "toujours paisiblement installés sur au moins une centrale nucléaire, dans le périmètre des réacteurs, et ce depuis 6h00 ce matin".

EDF tente de rassurer

De son côté, EDF a annoncé que des banderoles avaient été déployées et "immédiatement retirées" sur les sites nucléaires de Chinon, en Indre-et-Loire et du Blayais, en Gironde. Le centre de recherches nucléaires de Cadaraches, dans les Bouches-du-Rhône, a également fait l'objet d'une tentative d'intrusion.

A Nogent-sur-Seine, les militants ont passé trois barrières de sécurité, dont certaines électrifiées, a relaté Sophia Majnoni, chargée de campagne chez Greenpeace, sur Europe 1. "Personne sur le site ne s'est opposé à eux", a-t-elle ajouté, citant notamment le peloton de gendarmerie qui se trouve sur le site. "En quinze minutes, il étaient sur la partie la plus sensible de la centrale, à savoir le réacteur nucléaire", a assuré Axel Renaudin.

Des images des militants de Greenpeace dans le dôme du réacteur :

Premières images de l’action de Greenpeace...par NewscastWire

Une fois leur but atteint, les militants ont déployé une banderole "Le nucléaire sûr n'existe pas". "Si une poignée de militants de Greenpeace avec de bonnes intentions et sans réels moyens arrive à pénétrer dans une centrale, ça démontre toute la faiblesse du système", s'est-il alarmé. EDF a affirmé que cette intrusion avait été "immédiatement détectée" et que sept des militants "ont été appréhendés dans le calme". Les deux derniers militants ont également été interpellés.

Le groupe a affirmé que le "cheminement" des militants sur le site de Nogent-sur-Seine était "suivi en permanence, sans qu'il soit décidé de faire usage de la force". Sur ce site, l'intrusion "n'a eu aucune conséquence sur la sécurité des installations, ni sur la sécurité des personnes présentes sur le site", précise EDF dans un communiqué.

Audit sur la sécurité des centrales

Sur son site, Greenpeace détaille les dispositifs de sécurité prévus pour les centrales nucléaires, avec notamment "l'intervention d'avions de chasse en maximum quinze minutes sur tous les sites nucléaires", la "présence continue d'un peloton spécial de gendarmerie sur chacun des sites" et "des dispositifs de radar aérien de détection au-dessus de certaines installations".

Pour l'organisation, cette action est aussi l'occasion de critiquer l'audit lancé par le gouvernement sur la sécurité des centrales. Pour Sophia Majnoni, cet audit n'est en effet qu'une "opération de communication qui ne prend en compte que les risques déjà identifiés dans le passé et ne tire pas les leçons de Fukushima". Greenpeace demande donc au gouvernement d'élargir le périmètre de l'audit, en prenant en compte notamment le risque d'intrusion humaine.