"Cette dame avait fait croire à son entourage, y compris son compagnon, qu'elle était enceinte depuis l'été dernier et que, par conséquent, elle devait se présenter mardi à la maternité de Langon pour y accoucher", a déclaré le procureur de Bordeaux, Claude Laplaud lors d'une conférence de presse. La ravisseuse présumée avait été interceptée mardi à la mi-journée par deux membres du personnel alors qu'elle quittait l'hôpital de Langon après voir pris Léa, une petite fille née le matin même, dans la chambre de sa mère et l'avoir placée dans un cabas de supermarché.
La jeune femme, âgée 21 ans, qui a été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire, avait aménagé à son domicile, à Saint-Symphorien (Gironde), une chambre d'enfant, avec "un lit, des vêtements, des livres", a précisé le procureur.
En outre, cette femme d'une certaine corpulence avait affirmé à son compagnon qu'elle "avait subi des échographies et lui avait montré ces prétendues échographies, dont on sait aujourd'hui qu'il s'agissait d'échographies de thyroïde et d'échographies qu'elle avait pu récupérer sur internet", selon le procureur.
Selon le commandant de la compagnie de gendarmerie de Langon, Denis Dempuré, l'origine de cette grossesse fictive pourrait être la "rupture souhaitée par son compagnon à l'été 2008". "Il semble qu'elle-même, au fil du temps, se soit convaincue qu'elle pouvait être enceinte", a précisé le gendarme ajoutant néanmoins que, au terme de sa garde à vue, "elle réalise ce qu'elle a fait".