Gens du voyage : quand les élus ignorent la loi

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Frédéric Frangeul avec Simon Ruben , modifié à
ENQUÊTE E1 - La moitié des communes de plus de 5.000 habitants ne disposent pas d’aire de stationnement.

 L’INFO. C'est un véritable casse-tête pour les gens du voyage. Si, depuis la loi Besson votée en juillet 2000, les villes de plus de 5.000 habitants ont l'obligation d'installer sur leur territoire des zones de stationnement pour les accueillir, ils ont dans les faits de plus de en plus de difficultés à trouver des emplacements pour installer leurs campements. Pointés du doigt de manière virulente dimanche par le député-maire de Nice Christian Estrosi (UMP), les gens du voyage sont en effet confrontés au non-respect de la loi par plus de la moitié des communes.

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Moins de place. Ces aires d’accueil sont d’autant plus nécessaires qu’aujourd’hui, il est devenu presque impossible aux gens du voyage de s’installer au bord des communes. "Avant, il y avait un peu partout des champs de foire et des terrains privés mais tout ça disparaît progressivement, du fait de l’urbanisation", déplore Laurent Elghozi, président d’une association d’aide aux gens du voyage.

Le dialogue. Pourtant, avec un peu de bonne volonté et de dialogue, il pourrait être facile de trouver des terrains, comme c’est le cas à Villeurbanne où sont accueillies une vingtaine de familles. "La ville a aménagé entièrement, un peu comme un terrain de camping, mais avec des emplacements délimités, des sanitaires notamment", assure Christian Vermeulin, adjoint au maire socialiste de Villeurbanne. "La ville fait le nécessaire pour les accueillir dans les meilleures conditions possibles". Et l’élu d’ajouter :  "Quand on établit un contact et qu’on discute avec eux, il n’y a aucun problème particulier".

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Pas de sanctions. Si les communes ne sont pas toutes aussi mobilisées que Villeurbanne, c’est aussi que la loi ne prévoit aucune sanction pour les villes qui refusent d’installer des zones d’accueil.