Gaz de schiste : l’Assemblée assiégée

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avec agences , modifié à
Les écologistes au grand complet ont manifesté pour faire interdire son exploitation.

Les députés examinent mardi soir une proposition de loi UMP interdisant l'exploitation des gaz de schiste par la méthode décriée de la fracturation hydraulique. Une occasion que les écologistes ne veulent pas rater, c’est pourquoi ils se sont fortement mobilisés pour manifester devant l’Assemblée matinale et faire ainsi pression sur les députés.

Hulot, Joly et Bové réunis

Nicolas Hulot et Eva Joly étaient donc réunis côte à côte mardi midi devant l'Assemblée pour ne pas relâcher la pression sur le dossier des gaz et huiles de schiste. Tous deux ont accompagné le chef de file de la contestation anti-gaz de schiste, José Bové.

Au total, quelques centaines de personnes ont manifesté aux abords de l'Assemblée pour réclamer l'abrogation des permis d'exploitation. Parmi elles, Danielle Mitterrand, qui, en ce jour anniversaire du 10 mai 1981, a préféré manifester plutôt que commémorer l'accession au pouvoir de François Mitterrand.

"Tous les écologistes sont unis"

"Sur les gaz de schiste, grâce au mouvement citoyen, il y a plus qu'une prise de conscience, il y a une vraie mobilisation qui va au-delà des clivages politiques: l'écologie devient une évidence", s’est félicité Nicolas Hulot, qui apparaissait pour la première en public au côté d'Eva Joly depuis sa déclaration de candidature à la présidentielle 2012.

"Tous les écologistes sont unis dans ce grand combat, il n'y a pas de désaccord", a renchéri Eva Joly. "Nous sommes tous les deux tout à fait légitimes à contester les gaz de schiste", a ajouté l'eurodéputée Europe Ecologie-Les Verts (EELV).

Les écolos veulent aller plus loin que la loi envisagée

Les écologistes veulent interdire tout nouveau permis d’exploration et d’exploitation, comme le propose le projet de loi, mais aussi mieux encadrer les forages existants. Et là, les députés UMP sont trop timides, aux yeux des écologistes.

Le texte de loi proposé prévoit que, désormais, les titulaires des permis auront deux mois pour déclarer la technique utilisée. C'est seulement s'ils recourent à la fracturation hydraulique, ou s'ils ne répondent pas, que les permis seront abrogés.

"On demande aux entreprises d'envoyer une belle lettre au ministère de l'Energie en lui disant quelles vont être les techniques employées. S'ils n'emploient pas le mot 'fracturation hydraulique', leurs permis vont continuer", a commenté José Bové, pointant ainsi les tergiversations du gouvernement.