Fuite de gaz à Rouen : ce qu'il s'est passé

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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
Les émanations de gaz de l’usine Lubrizol avaient été ressenties jusqu’en Angleterre en janvier.

L’INFO. Le sacré "bleurrgh", comme l’avait surnommé la presse anglo-saxonne, avait été ressentie à des centaines de kilomètres de Rouen en janvier dernier. La fuite de gaz malodorant, du mercaptan, à l'usine Lubrizol de Rouen est due à trois séries de causes, humaines et techniques, selon une synthèse du ministère de l'Ecologie mise en ligne jeudi.

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"Une erreur humaine"... "Le point de départ de la séquence accidentelle est constitué par une erreur humaine", selon cette synthèse. Un opérateur a démarré le vendredi 18 janvier "par erreur l'agitateur du bac d'ajustage au lieu de la pompe de recirculation sur le tableau de commande", et n'a pas éteint l'agitateur. "C'est plutôt une erreur de processus, c'est aussi lié au tableau de commande", a précisé Patrick Berg, directeur de la Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (Dréal) de Haute-Normandie.

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La synthèse évoque aussi "une erreur collective résidant dans la non-détection", durant le week-end des 19 et 20 janvier, de la montée en température du bac et du fait que l'agitateur était en route. Le document souligne également "le retard pris pour préparer la première solution neutralisante le lundi matin à la suite des difficultés rencontrées pour démarrer le mélangeur mobile (qui résultent d'un manque d'entraînement)".

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...et des causes techniques. La deuxième cause est liée, selon la Dréal, aux caractéristiques du bac lui-même, qui était calorifugé et dont le détecteur de température était installé "non pas sur le bac mais sur la pompe de recirculation", note Patrick Berg. Enfin, la troisième cause identifiée est le système de rabattage des gaz en sortie "extrêmement efficace sur l'hydrogène sulfuré mais laissant passer le mercaptan", explique le responsable.

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Les mesures ont été prises. "Ces trois séries de causes correspondent à trois séries de mesures correctives prises par Lubrizol" et qui ont permis le redémarrage de l'unité mise en cause le 18 juin, a noté Patrick Berg. Suite à la fuite d'un gaz malodorant dans l’usine Lubrizol le 21 janvier dernier, qui avait empuanti la vallée de la Seine inférieure, la région parisienne et le sud de l'Angleterre, Les opérations de traitement de la cuve ne s'étaient achevées que le 6 février.