Fram : sale temps pour l'emploi

La société doit tenir un comité d'entreprise le 5 juillet.
La société doit tenir un comité d'entreprise le 5 juillet. © Max PPP
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Carole Ferry avec Charles Carrasco et AFP , modifié à
300 emplois pourraient être supprimés, selon Les Echos. La direction dément pour l'instant.

Les voyagistes ont vécu un hiver difficile et l'été s'annonce tout aussi ardu. Le groupe français Fram, déjà en difficulté depuis plusieurs années, devrait présenter le 13 juillet un plan social qui pourrait déboucher sur plus de 300 licenciements. Un chiffre pour l'instant démenti "catégoriquement" par l'entreprise.

La société va d'abord tenir "un comité d'entreprise le 5 juillet au cours duquel seront transmis aux représentants du personnel les documents relatifs à 'un projet de réorganisation' avec à la clé des 'licenciements'", affirme le quotidien économique Les Echosde vendredi.

Cette réorganisation sera ensuite "formellement présentée le 13 juillet" et s'inscrira "dans le cadre de la mise en place d'un plan stratégique Fram 2015 élaboré ces derniers mois", précise le journal qui s'appuie sur un communiqué diffusé en interne jeudi par le président du directoire, Olivier de Nicola. Ce rendez-vous a pour but de "faire en sorte que l'entreprise soit plus performante dans un monde qui bouge", d'après le porte-parole de Fram.

Le Printemps arabe

Le site d'informations spécialisé Tourmag.com chiffre pour sa part entre 300 et 350 le nombre d'emplois qui seraient menacés alors que le voyagiste, dont le siège est à Toulouse, compte 3.500 à 4.000 salariés, dont environ 600 en France.

Cette entreprise familiale, jadis florissante, a été durement touchée par la crise. Elle a affiché en 2011 des pertes pour la deuxième année consécutive, plombée notamment par l'essor du commerce en ligne mais également par le Printemps arabe alors que le Maroc, la Tunisie et l'Egypte représentent 40% de ses recettes. L'irruption du volcan islandais avait également coûté près 6 millions d'euros à l'entreprise.

Nommé en décembre dernier pour redresser le groupe et le moderniser, Olivier de Nicola n'a jamais écarté l'idée d'une restructuration. Interrogé en janvier sur une telle éventualité, le dirigeant avait répondu que, s'il devait y en avoir une, elle se ferait "dans le cadre des valeurs de Fram". Il avait rappelé que le réseau d'agences avait déjà été touché par du chômage partiel. 

D'autres plans sociaux chez Thomas Cook et TUI

Mais au-delà du cas Fram, c'est l'ensemble du secteur fait qui face cette année à une nette régression des ventes de voyages à forfait. L'été s'annonce tout aussi difficile, étant donné le retard des réservations, dû à des consommateurs extrêmement attentistes. Des plans sociaux sont d'ailleurs en préparation chez les concurrents Thomas Cook et TUI France (qui regroupe Nouvelles Frontières et Marmara). 

"C'est vraiment une très mauvaise année. Ça ressemble au pire de la crise 2009-2010. On vit encore un déficit important dû au Printemps arabe", a déclaré jeudi le président de l'Association des tour-opérateurs Ceto, René-Marc Chikli, en présentant le bilan de la saison d'hiver (1er novembre-30 avril).

Cumulées de novembre au 31 mai, les réservations sont en recul de 4,4% sur un an. Sur mars-avril-mai, le retard est même deux fois plus important. Actuellement, les destinations les plus durement touchées par cette "crise" sont la Grèce, la Crète, Rhodes et l'Egypte. En revanche, la Tunisie enregistre, cette année, un bond de 46,5%, qui intervient après une année désastreuse.