Formation des enseignants: ce qui change

Rentree a l'institut universitaire de formation des maitres ( IUFM ) de Brest.
Rentree a l'institut universitaire de formation des maitres ( IUFM ) de Brest. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
Dès la rentrée prochaine, des masters en alternance vont être créés.

Nicolas Sarkozy s'y était engagé lors de ses voeux en début d'année : la controversée réforme de la formation des enseignants, engagée en septembre 2010, est "aménagée". L'un de ses volets du moins : celui de la mastérisation.

Dès la rentrée prochaine, des masters "en alternance" seront en affet créés, a annoncé lundi Luc Chatel. Pour le ministre de l'Education nationale, qui s'exprimait lors d'une table ronde à l'université de Cergy-Pontoise, dans le Val-d'Oise, le but est d'améliorer la formation des futurs enseignants.

"Quelques centaines d'étudiants" concernés

Le dispositif est, pour l'heure, expérimental. Seules une trentaine d'universités et huit académies - commes celles de Versailles, Lille ou encore Aix-Marseille - sont concernées. Ils ne seront donc que "quelques centaines d'étudiants", selon le ministre, à éprouver le système.

En quoi consiste le changement ? Il s'agit de permettre aux futurs enseignants de commencer à exercer à temps partiel leur futur métier dès la quatrième année d'études supérieures (master 1) parallèlement à leur formation universitaire. Comment ? Soit par le biais d'un contrat d'enseignement de trois à six heures par semaine, moyennant 3.000 à 6.000 euros par an. Soit en occupant un poste d'assistant pédagogique à mi-temps rémunéré 560 euros par mois. Dans les deux cas, les rémunérations sont cumulables avec des bourses.

"Des postes fixes à temps complet" pour les lauréats du concours

Autre point confirmé par Luc Chatel : tous les étudiants ayant obtenu le concours cette année seront affectés à "des postes fixes à temps complet" à la rentrée prochaine. Ce n'était pas le cas cette année où, en primaire, de nombreux lauréats du concours s'étaient retrouvés remplaçants. La décision figure dans une circulaire parue jeudi au Bulletin officiel (BO) de l'Education nationale.

En primaire "les écoles les plus difficiles et les postes spécialisés seront évités de même que l'attribution des classes les plus délicates (cours préparatoire par exemple)", peut-on lire dans la circulaire. Par ailleurs, l'accueil des enseignants stagiaires fin août va passer de trois à "cinq jours" et comprendra "des formations théoriques à la tenue de classe", afin qu'ils soient mieux préparés à la rentrée.

"Les enseignements des difficultés ne sont pas tirés"

Le dispositif s'améliore-t-il avec ces décisions ? Pas suffisamment aux dires du SNUipp-FSU. Le premier syndicat des écoles a jugé lundi que le ministère n'avait pas tiré "les enseignements" des difficultés et lacunes mises au jour au cours de la première année de la "masterisation". Il regrette notamment que le dispositif plaçant les stagiaires en binôme, dans la classe d'un maître expérimenté, de septembre à la Toussaint, soit abandonné. Il se demande aussi comment douze semaines de formation pourront être garanties aux stagiaires pendant l'année, alors que ceux-ci ne seront plus remplaçants et que donc les remplaçants risquent de manquer.

La réforme dite "masterisation" n'a cessé d'essuyer des critiques depuis son lancement. Pour mémoire, elle a déjà élevé le niveau de recrutement de tous les enseignants à master 2 (bac+5), confié leur formation aux seules universités via des masters, et s'est traduite par la fin de la formation pratique offerte par les IUFM.

Luc Chatel l'a, pourtant, une nouvelle fois défendue lundi refusant de la voir comme "la caricature que l'on a pu nous décrire": "depuis son application, nous n'avons pas eu plus de démissions d'enseignants qu'auparavant", a-t-il certifié.