Filière jihadiste : neuf ans de prison pour le principal prévenu

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avec AFP
Les quatre principaux prévenus, accusés d'être allés combattre en zone pakistano-afghane, ont été condamnés vendredi à huit et neuf ans de prison.

Contrairement à de nombreux candidats au djihad, ils ne souhaitaient pas combattre en Syrie, mais en zone pakistano-afghane. Quatre principaux prévenus dans le procès d'une filière jihadiste ont été condamnés vendredi à huit et neuf ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris. Les cinq autres prévenus, qui constituaient leur réseau de soutien resté en France, ont écopé, pour leur part, de peines allant de cinq à deux ans, la plupart assorties du sursis.

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Des explications qui ne convainquent pas. Pour sa défense, l'un des deux prévenus présents dans le box, Riadh Hennouni, a vainement tenté de convaincre le tribunal qu'il avait passé un an à prier et méditer dans un séminaire sunnite en Iran, proche de la frontière afghane.

L'autre prévenu présent, Monahem Goujih, a, pour sa part, plaidé qu'il avait passé deux ans au Pakistan, allant de ville en ville en compagnie de prêcheurs itinérants de la confrérie Tabligh. Il a précisé qu'il avait gardé les documents compromettants trouvés caché dans une micro-carte informatique lors de son arrestation "par simple curiosité".

"Pas de projet d'attentat clairement défini". Avant de prononcer les peines, le président Denis Couhé a donc précisé qu'"il n'a pas été établi leur participation effective à des combats et ils n'avaient pas de projet d'attentat clairement défini, cela expliquant que les peines maximales prévues par la législation ne puissent être retenues".

Pour autant, des documents comme des plans de fabrication de bombes ou de la propagande jihadiste aient été trouvés sur eux. Dans son réquisitoire, le procureur avait requis dix ans de prison à l'encontre des quatre hommes accusés de s'être rendus en zone de combat.

Un des principaux prévenus en fuite. Finalement, la peine la plus lourde, neuf ans ferme, a été prononcée à l'encontre de Touhami Tebourski. Ce Tunisien de 32 ans est soupçonné d'être allé combattre aux côtés des talibans. Il est actuellement emprisonné en Turquie dans l'attente de son extradition vers la France.

Les deux seuls prévenus présents dans la box, Riadh Hennouni, 28 ans, et Monahem Goujih, 35 ans, ont, quant à eux, été condamnés à huit ans de prison. En détention provisoire depuis trois ans, ils sont repartis entre deux gendarmes. Un autre jihadiste condamné à huit ans de prison, Zahir Chouket, est en fuite, sans doute en Tunisie.

Les membres du réseau de soutien ne dormiront pas (encore) en prison. A l'encontre du prévenu accusé d'avoir financé leur départ, le tribunal a prononcé une peine de cinq ans de détention, mais sans prononcer de mandat de dépôt à l'audience. Parmi les membres du réseau de soutien, plusieurs s'attendaient à se voir passer les menottes et étaient venus à l'audience avec des sacs de sport en vue d'un départ en prison, qui n'ont servi à rien.