Euthanasie : trois autres victimes ?

Le docteur Bonnemaison entouré de ses deux avocats, Me Benoît Ducos-Ader et Me Arnaud Dupin, devant le Palais de justice de Pau.
Le docteur Bonnemaison entouré de ses deux avocats, Me Benoît Ducos-Ader et Me Arnaud Dupin, devant le Palais de justice de Pau. © Europe 1
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avec Stéphane Place, correspondant d'Europe 1 , modifié à
Le Dr Bonnemaison, qui reste en liberté, aurait abrégé la vie de sept patients au total.

Quelques minutes après avoir fendu une foule composée d'une centaine de personnes venues le soutenir à l'entrée du tribunal, le Dr Bonnemaison a appris la nouvelle : le parquet de Bayonne a pris un réquisitoire supplétif sur trois autres cas d'"empoisonnements criminels" à son encontre. Les faits auraient été commis à l'hôpital de Bayonne le 12 juin et les 4 et 7 juillet derniers. Jusqu'alors, la mise en examen portait sur quatre cas recensés depuis le mois d'avril.

Une nouvelle décision attendue dans une semaine

Durant l'audience, les débats ont également porté sur le statut de Nicolas Bonnemaison dans l'attente de son procès. Doit-il rester libre, sous contrôle judiciaire, ou être mis en détention provisoire ? L'avocat général de la cour d'appel, Jacques Defos du Rau, a requis la mise en détention du médecin, arguant d'un "trouble exceptionnel et persistant à l'ordre public". Il a estimé que Nicolas Bonnemaison s'était "arrogé le pouvoir de donner la mort tout seul". L'urgentiste a reconnu, durant son audience, "avoir utilisé des médicaments, mais pas dans l'intention de donner la mort, pour abréger les souffrances des patients en fin de vie".

Reste que Nicolas Bonnemaison est ressorti libre du tribunal de Pau. La chambre d'instruction donnera sa réponse le 13 septembre sur l'éventualité d'un maintien en liberté de l'urgentiste.

Pas de plaintes des familles

Pour l'heure, aucune des familles de victimes n'a porté plainte contre le médecin. "La presse et l'enquête montrent qu'il y a eu un dialogue entre la famille et le médecin", précise son avocat. "J'ai toujours été attaché à communiquer avec les familles. Pour moi, le patient était indissociable de ses proches", a confirmé le docteur Bonnemaison durant son audience. Me Arnaud Dupin ajoute que son client "a toujours recherché à faire du mieux possible, en conformité avec les principes que doivent appliquer les médecins".

Parallèlement au volet judiciaire de l'affaire, l'ordre national des médecins devrait poursuivre le docteur Bonnemaison en chambre disciplinaire. Une décision à laquelle s'oppose l'Ordre des médecins des Pyrénées-Atlantiques, une instance locale, qui a décidé jeudi de ne pas porter plainte. "La juridiction professionnelle sera saisie sans aucun doute et statuera", commentait vendredi sur Europe1, le porte-parole du conseil national de l’Ordre des médecins, le Dr André Deseur.