"C’est Monsieur Heaulme l’accusé. On a tendance à confondre". Cette phrase, toute en ironie, est de Me Liliane Glock, l’avocate de Francis Heaulme justement. Le tueur en série est jugé par la cour d’assises de Moselle pour le double meurtre de Montigny-lès-Metz. Mais mardi matin, c’est Henri Leclaire, le premier suspect dans l’affaire, blanchi depuis, mais que des témoins de dernière minute mettent en cause, qui s'est retrouvé sur la sellette.
#Leclaire est pressé de toutes parts - président, avocat général, avocats des parties civiles... - mais ne "se souvient pas" #Heaulme— Marie-Laure Combes (@MarieLaureC) 1 Avril 2014
Pressé de questions par le président de la cour, l’avocat général et les avocats des parties civiles, Henri Leclaire se borne à trois réponses : "je ne me souviens plus", "ce n’est pas moi, je n’étais pas là", et "j’ai dit ça comme ça". Peu convaincant aux yeux du président Steffanus : "Vous n’êtes pas accusé aujourd’hui d’avoir donné la mort aux enfants. Simplement, si vous leur avez donné une correction ce jour-là, il faut le dire. Il faut le dire !", martèle le magistrat.
"On ne vous accuse de rien M. Leclaire. On vous demande juste de dire ce qui s'est passé ce jour là", dit le président #Heaulme— Marie-Laure Combes (@MarieLaureC) 1 Avril 2014
Plus tard, alors que Henri Leclaire s’embrouille encore sur ce qu’il a raconté dans la cuisine de Marie-Christine Bindlauer, celle à qui il s'est confié, le président lui lance : "Monsieur Leclaire, vous ne croyez pas qu’il est temps de dire haut et fort, enfin…" "Je les ai pas tués", l’interrompt Leclaire. "D’accord, mais qu’est ce que vous avez fait ? C’était un accident ?", insiste encore le président.
"Je les ai pas tués", répond #Leclaire. "D’accord, mais qu’est ce que vous avez fait ? C’etait un accident ?" #Heaulme— Marie-Laure Combes (@MarieLaureC) 1 Avril 2014
Puis c’est au tour de l’avocat général de tenter sa chance. "Monsieur Leclaire, il faut vous croire quand ? On va dire que vous mélangez, que vous êtes sous pression. Ce matin, je veux bien l’admettre, personne n’aime témoigner devant une cour d’assises, mais dans la cuisine de Madame Bindlauer vous n’étiez pas sous pression. Dites ce que vous avez dire !", l’enjoint-il. Et devant les confusions de Leclaire, mains tremblantes au point de renverser son verre d'eau, l’avocat général reprend : "Tout à l’heure, vous avez juré quelque chose. Qu’est-ce que c’était ?" "Je ne m’en souviens plus", répond encore une fois Leclaire. "La vérité, monsieur Leclaire. Alors dites la vérité !", tonne-t-il.
Pour Me Glock, l'avocate de Francis Heaulme, c’en est trop. "Je refuse d’interroger Monsieur Leclaire dans ces conditions", lance-t-elle. "Cet homme, accusé comme il l'est, doit être assisté d'un avocat", tempête-t-elle.
Juste avant la suspension, Me Glock a dénoncé un procès "illégal". Elle refuse de poser des questions à #Leclaire#heaulme— Marie-Laure Combes (@MarieLaureC) 1 Avril 2014
Mise à jour à 18h30 : La cour d'assises a finalement décidé de renvoyer le procès de Francis Heaulme à une date ultérieure, le temps pour la justice d'enquêter sur les affirmations des deux témoins. "Il pourrait exister des charges contre une autre personne" et Francis Heaulme "est en droit d'exiger un procès équitable", a justifié le président Steffanus.
EN DIRECT - Procès Heaulme : "je ne me souviens pas", répète Henri Leclaire
INATTENDU - Ce témoignage peut faire basculer le procès Heaulme
A L'AUDIENCE - Coups de théâtre au procès Heaulme
REBONDISSEMENT - Francis Heaulme change d'avocat
PORTRAIT - Procès Heaulme : qui est Henri Leclaire ?
ZOOM - Comment l'enquête est remontée jusqu'à Heaulme ?