Essonne : des gens du voyage stigmatisés

40 plaques d'immatriculation de gens du voyage ont été publiés dans le bulletin municipal de Moigny-sur-Ecole.
40 plaques d'immatriculation de gens du voyage ont été publiés dans le bulletin municipal de Moigny-sur-Ecole. © MAX PPP
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avec Guillaume Biet
A Moigny-sur-Ecole, un bulletin municipal "diffamatoire" sur cette communauté fait polémique.

Le mois dernier, le village de Moigny-sur-Ecole, dans l’Essonne, a publié dans son bulletin municipal un texte sur les gens du voyage qui n’est pas passé inaperçu. Quelques lignes faisaient en effet référence à "l’envahissement du terrain de football de la commune par 70 caravanes l’été dernier". Le texte était en outre accompagné de 40 plaques d’immatriculation, celles des caravanes évoquées.

 

En tant que directeur de la publication du bulletin municipal, et à ce titre responsable devant la loi, Pascal Simonnot, le maire UMP de la commune, a forcément eu sous les yeux, et donc cautionné, le texte incriminé.

 

"Un dégoût profond"

 

Dans le village, la publication a choqué bon nombre d’habitants. "Ce billet, est diffamatoire, appelle à la haine. Ça m’a révolté", s’emporte ainsi Bernard Hainsselin, opposant au maire UMP, au micro d’Europe 1. "C’est très grave de fustiger toute une communauté comme ça. Et pour le plaisir en plus, parce que les gens du voyage sont partis en défrayant la commune pour l’eau, l’électricité et d’éventuels dégâts. Ça m’inspire un dégoût profond, parce que je ne comprends comment on peut prôner des idées pareilles."

 

De son côté, Pascal Simonnot, le maire UMP de Moigny-sur-Ecole, refuse de répondre aux journalistes. Mais la publication de ce bulletin fait des dégâts jusque dans sa propre équipe municipale. L’un de ses conseillères a annoncé en effet qu’elle démissionnait. "Je ne me sens pas solidaire de ce texte diffamatoire, rempli de haine et de racisme", a-t-elle expliqué.