Erika : "Il n'y aurait pas de coupable"

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Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux, a dit craindre mardi sur Europe 1 l'annulation de la condamnation de Total dans le naufrage de l'Erika, survenu en 1999 près des côtes bretonnes. "Cela signifierait douze ans de procédures et des condamnations rayées d'un coup de plume sans recours possible", a-t-il déploré.

Le défenseur de la nature regrette également les arguments de l'avocat général. "Selon lui, le fioul lourd de l'Erika était rejeté hors des eaux territoriales françaises, et en conséquences les seuls tribunaux compétents selon la convention des Nations Unies sur le droit de la mer, sont ceux des navires, en l’occurrence ici Malte", détaille-t-il. "Cela signifierait que la cour blanchirait la marée noire, les armateurs de l'Erika, la société de plastification italienne, et bien sûr Total, l'affrêteur. Il n'y aurait pas de coupable", a encore expliqué Allain Bougrain-Dubourg.

"Au-delà, la décision de la cour peut encourager les navires qui ont des avaries à fuir les eaux territoriales alors qu'on sait d'expérience qu'il faut se rapprocher au plus près des côtes, vers les ports refuges".