Enquête à la centrale de Cattenom

Le réseau Sortir du nucléaire a porté plainte après un incident survenu à la centrale nucléaire de Cattenom en janvier dernier.
Le réseau Sortir du nucléaire a porté plainte après un incident survenu à la centrale nucléaire de Cattenom en janvier dernier. © MAXPPP
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avec Reuters
Le réseau Sortir du nucléaire a porté plainte après un incident survenu en janvier dernier.

Que s'est-il passé en entre la fin décembre et la mi-janvier à la centrale nucléaire de Cattenom ? Le parquet de Thionville a ouvert lundi une enquête, sur plainte du réseau Sortir du nucléaire. Le collectif d'organisations antinucléaires estime qu'EDF a mis trop de temps à signaler un incident sur deux des quatre réacteurs.

Un incident classé au niveau 2

Le 6 février, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait révélé une anomalie survenue quelques semaines plus tôt sur les tuyauteries de refroidissement des piscines d'entreposage des combustibles de deux des quatre réacteurs. Les bassins, où sont entreposés les combustibles avant ou après leur utilisation dans le coeur du réacteur, auraient pu se vider accidentellement par un phénomène de siphonnage. Ce problème, qui a été corrigé début février, a été classé par l'ASN au niveau 2 de l'échelle internationale Ines, "en raison de ses conséquences potentielles".   

Dans sa plainte, Sortir du nucléaire estime qu'EDF a violé l'article 591-5 du code de l'environnement qui oblige l'exploitant à signaler "sans délai" à l'Autorité de sûreté nucléaire tout incident "ayant ou risquant d'avoir des conséquences notables sur la sûreté de l'installation". "Or, bien que l'écart ait été détecté le 21 décembre 2011, vous n'en avez informé l'Autorité de sûreté nucléaire oralement que le 13 janvier 2012 et par écrit le 18 janvier 2012", souligne Florien Kraft, chef de la division de Strasbourg de l'ASN. Cette infraction est passible d'un an de prison et de 15.000 euros d'amende.

Plus d'un mois pour résoudre le problème

La plainte de Sortir du nucléaire vise également la non-conformité de l'installation elle-même et le fait d'avoir mis plus d'un mois pour y remédier, s'agissant d'une opération ne requérant "pas d'expertise complexe", comme l'affirme également l'ASN dans son rapport. Le procureur de Thionville, qui a confirmé l'ouverture de l'enquête, estime toutefois que "ces problèmes se règlent généralement de manière administrative entre l'ASN et l'exploitant".

La semaine dernière, la centrale alsacienne de Fessenheim, avait elle aussi connu un incident technique lors d'un exercice de sécurité provoquant l'arrêt de l'un de ses réacteurs. La doyenne du parc nucléaire français atteindra sa 40e année de fonctionnement en 2017, date à laquelle François Hollande a promis sa fermeture.

Le président élu a promis, dans son programme, d'engager "la réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% à 50% à l'horizon 2025". Mais Fessenheim devrait être la seule centrale à être arrêtée, tandis que la construction du réacteur de 3e génération  de l'EPR de Flamanville sera achevée en 2016.