Ecole en bateau : 12 ans de prison

Léonide Kameneff , le fondateur de l'Ecole en bateau, a été condamné vendredi à douze ans de réclusion criminelle.
Léonide Kameneff , le fondateur de l'Ecole en bateau, a été condamné vendredi à douze ans de réclusion criminelle. © MAXPPP
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Frédéric Frangeul avec AFP
Léonide Kameneff a été condamné vendredi pour viols et agressions sexuelles.

Le verdict. Il a été reconnu coupable de viols, tentative de viol et agressions sexuelles de six enfants dans les années 1980 et 1990. Léonide Kameneff , le fondateur de l'Ecole en bateau, a été condamné vendredi à douze ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des mineurs de Paris. Deux ex-équipiers ont eux été condamnés respectivement à six ans de prison ferme et cinq ans avec sursis. Un troisième, ancien élève de l'école âgé de 17 ans au moment des faits, a été acquitté.

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"Pas en situation de demander pardon". Léonide Kameneff, âgé de 76 ans, et les trois hommes étaient jugés depuis le 5 mars pour viols et agressions sexuelles entre 1981 et 1994 de neuf anciens élèves, aujourd'hui âgés de 33 à 46 ans. Appelé à la barre pour une dernière prise de parole vendredi matin, Léonide Kameneff avait déclaré: "Je ne suis pas en situation de demander pardon (...), le pardon ça ne se demande pas, ça s'octroie".

"Une sexualité déviante". L'ancien psychothérapeute s'était retranché pendant une bonne partie du procès derrière l'idéologie libertaire des années 1960-70 pour justifier ses actes et a toujours récusé fermement le terme de "pédophilie". "L'attirance pédophile de Léonide Kameneff était bien antérieure à l'Ecole en bateau et aux événements de mai 1968", a conclu la cour d'assises dans ses motivations.  "Les viols et les agressions sexuelles commis sur de très jeunes garçons pendant plus de vingt ans ne s'inscrivent nullement dans le contexte d'une époque prétendument permissive, mais bien dans le cadre d'une sexualité déviante", a-t-elle jugé.

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L’emprise des encadrants. Pendant trois terribles semaines, les plaignants ont livré à la barre des témoignages poignants sur "l'emprise" exercée par les encadrants, notamment à bord du Karrek Ven, dans un climat où la nudité et les relations sexuelles entre adultes et enfants étaient valorisées.

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"Le sexe était devenu l'étalon pour l'intégration à l'aventure", a accusé l'avocat général dans son réquisitoire. Derrière "la vitrine incroyablement rutilante" de l'Ecole en bateau, sujet de nombreux reportages de presse ou de télévision, sévissait "une pédophilie en col blanc", a déclaré l'avocat des parties civiles.

Des souffrances. Près d'une trentaine d'autres anciens élèves, parmi les centaines ayant participé entre 1969 et 2002 à cette aventure pédagogique qui souhaitait offrir aux jeunes une autre manière d'apprendre, ont aussi dénoncé des abus sexuels, mais ces faits sont prescrits. "J'ai pris conscience peu à peu au cours de ce procès des souffrances que j'avais causées", a encore déclaré vendredi Léonide Kameneff.