Eau : notre réseau est trop vétuste

Il faudrait deux siècles, estiment les entreprises de canalisations, pour remplacer la totalité du réseau souterrain français.
Il faudrait deux siècles, estiment les entreprises de canalisations, pour remplacer la totalité du réseau souterrain français. © Maxppp
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avec Fabien Cazeaux , modifié à
En France, un litre d'eau potable sur 4 se perd dans les fuites de canalisations souterraines.

Le constat interpelle. En France, un litre d'eau potable sur quatre n’arrive jamais au robinet du consommateur final. En cause : la vétusté des tuyaux de canalisations souterraines. Au rythme où vont les investissements publics, il faudrait deux siècles, estiment les entreprises de canalisations, pour remplacer la totalité du réseau souterrain français. 906.000 kilomètres de tuyaux, soit plus de 20 fois le tour de la Terre.

Les entreprises spécialisées mettent la pression

Les collectivités locales sont sommées de faire un effort. Interrogé par Europe 1, Jacques Dolmazon, président des Canalisateurs de France, s'impatiente. "Il va y avoir des échéances, le Grenelle définit un planning. Il va donc falloir que les collectivités mettent en place des plans de renouvellement de leur réseau et voir un peu ce que ça engendre comme financements à mettre en place ", a-t-il expliqué. D'après les professionnels, cela nécessiterait deux milliards d'euros par an.

"Nous sommes dans une urgence double : sanitaire pour les personnes, parce que qui dit fuite dit bactérie, et environnementale puisqu'il faut protéger nos ressources et économiser, car l'eau devient rare", a réagi jeudi sur Europe 1, le président du Comité national de l'eau, André Flajolet.

Un manque de moyens des pouvoirs publics

Mais les collectivités locales ont du mal à suivre. A Nîmes, par exemple, les taux de fuite atteignent des niveaux record, de quoi préoccuper Jacques Bollègue, en charge de l'eau, au sein de la Communauté d'agglomération nîmoise. "Il y a notamment les canalisations principales qui relient le Rhône à Nîmes, qui ont été posées en 1872, il reste encore des réseaux d'origine. Nous avons un budget entre 10 et 13 millions d'euros par an. Tout ça a évidemment une incidence sur le prix de l'eau", a-t-il déclaré à Europe 1.

Les élus locaux mettent en garde : une hausse des dépenses d'entretien du réseau impliquerait automatiquement une facture plus lourde payée par le consommateur final.