EXCLU - Nucléaire : l'enquête de Greenpeace

Deux experts se sont penchés, à la demande de Greenpeace, sur l'audit sur les centrales nucléaires françaises.
Deux experts se sont penchés, à la demande de Greenpeace, sur l'audit sur les centrales nucléaires françaises. © MAXPPP
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avec Brigitte Béjean , modifié à
Deux experts ont décortiqué le rapport du gouvernement.

Le rapport sur le nucléaire demandé par le gouvernement est-il fiable ? C’est la question que se sont posés deux experts, mandatés par Greenpeace. Ces spécialistes ont épluché les évaluations, réclamées par le gouvernement après la catastrophe de Fukushima et rendues publiques en novembre dernier. Bilan : si le rapport est complet sur les accidents graves liés à des catastrophes naturelles, il élude en revanche la question des accidents de moindre importance. Europe1.fr, qui s'est procuré ce rapport en exclusivité, liste les grandes conclusions de cette contre-expertise.

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Les points positifs

Le rapport de Greenpeace loue l’effort de transparence des autorités : les deux spécialistes qui ont réalisé la contre-expertise ont eu accès à toutes les informations dont ils avaient besoin. De quoi réussir, peut-être, à "conduire un véritable processus d’expertise pluraliste", écrivent-ils, ce qui constitue un vrai changement.

Sur les accidents graves, le rapport de Greenpeace salue le travail des exploitants de centrales et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire : après Fukushima, les scénarios d’accidents liés à des séismes ou des inondations ont été étudiés de façon systématique, avec des détails sur la façon d’empêcher des rejets radioactifs importants.

Les points négatifs

Première critique, tout le travail a été mené uniquement derrière des ordinateurs, personne n’étant allé voir sur place l’état des centrales.

Les conséquences d’erreurs humaines, d’actes de malveillance ou de pannes n’ont en outre pas été étudiées. Et les accidents moins graves ont eux aussi été oubliés : les risques d’incendie, d’explosion, notamment d’hydrogène, ou encore de "rupture dans le circuit primaire et secondaire de refroidissement", ne figurent ainsi pas dans le rapport des autorités nucléaire.

Quant au scénario d’une contamination radioactive dépassant largement le périmètre de la centrale, comme cela s’est produit à Fukushima, il n’a pas non plus été examiné. Le rapport ne tient pas non plus compte du vieillissement des centrales nucléaires, qui peut pourtant aggraver les conséquences des accidents. Et les experts mandatés par Greenpeace déplorent aussi l’absence de travail spécifique pour les sites utilisant du combustible MOX, comme Gravelines ou La Hague.