E.Morin "s'incline devant la bonté" de Hessel

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"Un homme qui avait conservé, à travers son âge, une curiosité d’esprit, une jeunesse d’esprit." C'est ainsi qu' Edgar Morin, interrogé sur Europe1, décrit Stéphane Hessel. Ce proche de l'intellectuel et ancien résistant, mort mercredi à l'âge de 95 ans, avec qui il a écrit le livre Le chemin de l'espérance, se rappelle : "à chaque repas commun il adorait réciter un poème de Baudelaire ou d’Apollinaire. Il avait un sens poétique de la vie".

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Le sociologue de 91 ans, ému, se souvient d'un "homme complet, un homme multidimensionnel". "Évidemment, aujourd’hui, on retient surtout l’homme présent dans la cité, 'l’engagé' comme on dit, mais ce n’était pas seulement ce militant des grandes causes, c’était un grand humaniste. Son humanisme était à l’échelle planétaire incontestablement mais c’était un homme qui avait le sens de l’humanité", a-t-il salué mercredi soir.

Et Edgar Morin de conclure son hommage par une anecdote : "il nous est arrivé de signer ensemble des livres, même un livre commun. Moi je signais 'très cordialement' à toute vitesse mais lui, à chaque personne il interrogeait sur ses préoccupations, sur sa vie. C’était une grande bienveillance et une grande bonté. Beethoven disait : 'je ne m’incline que devant la bonté' et je m’incline devant la bonté et la grandeur de Stéphane Hessel »