Du sursis pour un pirate des cinémas ?

Un quadragénaire risque du sursis et de lourds dommages et intérêts pour avoir piraté des films, et les avoir diffusés sur Internet.
Un quadragénaire risque du sursis et de lourds dommages et intérêts pour avoir piraté des films, et les avoir diffusés sur Internet. © MAXPPP
  • Copié
P.R. avec AFP , modifié à
Il aurait enregistré des films au ciné, qu’il aurait diffusé sur le Net. 9 mois de sursis ont été requis.

Un quadragénaire, pirate à ses heures perdues, risque d’être sévèrement sanctionné. Neuf mois de prison avec sursis ont été requis jeudi par le parquet de Dax à son encontre. L’homme est poursuivi pour avoir enregistré pas moins de 27 films dans des cinémas des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, puis de les avoir diffusés illégalement sur Internet. Le parquet a en outre réclamé 200 heures de travaux d'intérêt général ainsi que la confiscation du matériel d'enregistrement, mais n'a pas demandé d'amende.

Plus d'un million de dommages et intérêts réclamé

Cependant, il est réclamé au pirate présumé 1,280 million d’euros de dommages et intérêts. Une demande qui émane des parties civiles, de la Fédération nationale des distributeurs de films, des distributeurs Metropolitan et Studio canal, ainsi que des sociétés de production Columbia, Disney, Paramount, Fox, Universal, Gaumont et Warner Bros.

Un "amoureux du cinéma"

L’homme, originaire de la région parisienne, a été repéré le 3 mai dernier par des caméras de surveillance du cinéma CGR de Tarnos et a été appréhendé par les forces de l'ordre un enregistreur audio caché dans ses chaussettes. Il a avoué être devenu "addict" à la pratique, à laquelle il consacrait "15 à 16 heures par jour". Selon son avocat, Me Jean-Benoît Saint-Cricq, ce "lampiste, amoureux du cinéma", trouvait dans le piratage "une certaine reconnaissance".

La défense conteste les sommes demandées par les parties civiles. En effet, ces dernières ont basé leurs calculs sur les 516.455 connections comptabilisées pour le téléchargement des œuvres. Il soutient que "la qualité exécrable des films enregistrés au caméscope ne peut pas être confondue avec une copie DVD". Les deux plateformes de téléchargement pour lesquelles l'homme œuvrait ne seront, elles, pas poursuivies, puisqu'elles sont la propriété de sociétés basées dans des paradis fiscaux.

Le jugement a été mis en délibéré au 12 janvier.