Draguignan : le gendarme acquitté

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avec Brigitte Rénaldi , modifié à
Accusé d'avoir mortellement blessé en 2008 un gitan, il s’est dit "désolé" à la barre.

Les jurés ont suivi la voie tracée par l’avocat général. Christophe Monchal, le gendarme accusé d’avoir mortellement blessé Joseph Guerdner, un gitan qui tentait de s'enfuir de la brigade de Draguignan en 2008, a été acquitté vendredi par la cour d'assises du Var.

A l'annonce du verdict, la colère de la famille de la victime a explosé. La mère de Joseph Guerdner s'est mise à crier, couvrant les derniers mots du président de la cour. Puis des menaces de morts ont été proférées contre les forces de l'ordre, présentes en nombre : "Assassin, elle est mal faite la justice ! Les gendarmes, ils ont le droit de tuer, nous aussi on va les tuer".

L'avocat général, Philippe Guémas, avait expliqué jeudi : "Il ne s'agit pas de délivrer un permis de tuer, mais de constater que Christophe Monchal a agi conformément à ce qui lui a été enseigné. Il a agi dans le cadre légal, il n'a pas agi pour commettre une infraction pénale".

"Il a agi dans le cadre légal"

Sans réclamer explicitement l’acquittement, le représentant du ministère public avait expliqué que le gendarme Monchal "ne pouvait pas être pénalement condamné pour les faits qui lui sont reprochés". Une analyse qui avait déjà déclenché la colère de la famille de la victime, âgée de 27 ans au moment des faits. Ses avocats ont mis en avant lors du procès le fait que le gendarme a tiré à sept reprises au total, touchant Joseph Guerdner trois fois alors que celui-ci était menotté. "On a fait le procès de Joseph pendant cinq jours et on a condamné Joseph", a déploré Me Régine Ciccolini, avocate de la famille.

Le gendarme se dit "désolé"

Au cours de la première audience, le gendarme avait reconnu à la barre : "Oui, je suis l'auteur des coups de feu mortels, c'est d'autant plus dramatique pour moi qu'en 13 ans de gendarmerie je n'avais jamais fait usage de mon arme". Vendredi, avant que la cour ne se retire pour délibérer, il a simplement dit qu’il était "désolé" en se tournant vers les jurés, pas vers la famille de Joseph Guerdner.