Disparus de l’Isère : MAM veut savoir

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Des corps de victimes auraient été détruits et des dossiers auraient disparu au cours de l'enquête.

Les corps des victimes ont-ils été détruits ? Michèle Alliot-Marie a ordonné l'ouverture d'une enquête administrative interne pour déterminer s'il y avait eu des dysfonctionnements éventuellement liés à l'enquête sur neuf disparitions ou meurtres d'enfants en Isère entre 1983 et 1996, a annoncé le ministère de la Justice.

Des corps détruits

"Il est fait état de destruction de corps humains, de disparition de dossier. Ce sont des faits qui, s'ils sont avérés, sont susceptibles de révéler de graves dysfonctionnements", a déclaré Guillaume Didier, porte-parole du ministère.

Faisant un rapprochement avec l'un des enfants disparus en Isère, le Nouvel Observateur affirme cette semaine que le dossier d'instruction concernant un corps d'enfant retrouvé dans une grotte à Engins a été perdu, et que le "cadavre", ainsi que onze autres non identifiés, ont été "détruits" en 1998.

"Toutes ces familles ont été durement touchées par la disparition de leurs enfants, elles ont le droit de savoir ce qui s'est exactement passé dans le traitement de ces enquêtes", a fait valoir Guillaume Didier. "Les corps humains ne doivent pas être détruits", a-t-il affirmé. "Il ne s'agit pas de simples scellés. Même à l'état de squelette, après analyse, ils doivent faire l'objet d'une inhumation avec l'autorisation de la justice".

Pas de recherche de l'ADN

Le parquet général de Grenoble a confirmé qu'en 1998, une liste d'"une centaine de prélèvements biologiques" avait été envoyée au procureur de Grenoble par le service de médecine légale du CHU de Grenoble pour demander l'autorisation de les détruire. Parmi ceux qui ont été détruits, "une douzaine" concernait des "procédures sous X, dont les victimes n'avaient pas été identifiées".

Parmi cette douzaine de prélèvements, "un seul concernait des fragments d'ossements" retrouvés en 1985 dans une caverne du Vercors, selon le parquet. "C'est vrai qu'aujourd'hui, on agirait sans doute différemment. Mais à l'époque il n'y avait pas de recherche de l'ADN", a-t-on dit au parquet général.

En revanche, réfutant l'article du Nouvel Obs, le parquet général assure que les autres scellés détruits "n'étaient absolument pas des corps" mais seulement des "prélèvements biologiques", comme de l'urine ou des cellules musculaires. "A l'époque, aucun rapprochement n'avait été fait avec les affaires en cours non élucidées", a ajouté la même source.