Discrimination : la psy déboutée

Le tribunal de Châteauroux a débouté mercredi la psychologue qui poursuivait en justice un recruteur pour discrimination à l'embauche. Elle avait été écartée d'un poste pour sa forte odeur de tabac.
Le tribunal de Châteauroux a débouté mercredi la psychologue qui poursuivait en justice un recruteur pour discrimination à l'embauche. Elle avait été écartée d'un poste pour sa forte odeur de tabac. © MAXPPP
  • Copié
avec AFP , modifié à
La justice a débouté la psychologue qui avait été écartée d'un poste pour son odeur.

Discrimination ou propos maladroits ? Le tribunal de Châteauroux a tranché mercredi dans l'affaire opposant une psychologue à la directrice d'un Centre d'information et d'orientation (CIO) de la ville. La plaignante, une femme de 57 ans, réclamait la condamnation pénale de la directrice pour lui avoir refusé un poste notamment parce qu’elle sentait fort le tabac.

A la barre du tribunal correctionnel mercredi, la directrice Bernadette Coutton a regretté son mail "hypermaladroit" expliquant pourquoi elle n'avait pas retenu Dominique Gengembre. Et de préciser qu’il ne mentionnait pas, selon elle, les "autres raisons" du refus, à savoir un profil professionnel inadapté au poste. Un argument que le tribunal a retenu, en relaxant la directrice, au bénéfice du doute.

La directrice a justifié ses propos : "je voulais lui donner l'occasion d'améliorer sa présentation au prochain entretien qu'elle aurait", a-t-elle plaidé. Son avocate s'est indignée qu'on tente de faire de sa cliente "une tueuse de liberté".

"Vous devez être une grosse fumeuse, ça se sent"

A la suite de l’entretien pour un poste de "conseillère d'orientation psychologue" au CIO, Dominique Gengembre avait demandé pourquoi elle n'avait pas été retenue. Ce à quoi Bernadette Coutton lui avait avancé deux raisons dans un courrier électronique : un domicile trop éloigné du CIO et la forte odeur de tabac de la postulante. "Vous devez être une grosse fumeuse, ça se sent", avait-elle notamment écrit.

"Je me suis sentie en colère, bafouée et humiliée", avait avouée la chômeuse au micro d’Europe 1. La psychothérapeute avait estimé "qu’il y a, au fond de chaque individu, une liberté fondamentale d’être et de sentir ce qu’il a envie de sentir".